(Los Angeles) Il y a évidemment les aléas, blessures et COVID-19, qui ont plombé Kevin Durant et Kyrie Irving, le départ de James Harden aussi, mais l’incapacité de créer une véritable équipe autour du pseudo « Big 3 » explique l’échec des Nets au premier tour des séries éliminatoires NBA.

Peu auraient parié sur le « sweep » (4-0) subi par Brooklyn face aux Celtics, malgré des signes annonciateurs pourtant bien visibles, illustrant les dynamiques opposées des deux équipes. Les Nets, 2e de la conférence Est à Noël se sont effondrés, avant d’arracher leur place en séries éliminatoires en remportant un match de barrage contre Cleveland. À l’inverse, Boston, 9e il y a quatre mois, a ensuite été irrésistible, pour finir tête de série N.2 derrière Miami.

Même si les quatre défaites de rang ont été concédées de pas grand-chose, le contraste a été saisissant dans cette série. Car d’un côté, il y avait une équipe des Celtics homogène, solide, soudée et de l’autre, un duo de stars Durant/Irving incapable de tout assumer ensemble.

S’il a répondu présent lors du 4e match (39 points, 9 passes), « KD » avait été muselé comme rarement lors des trois premiers par la coriace défense adverse. Et hormis lors de la première confrontation, où il a fait illusion avec lui aussi 39 points, Irving a disparu ensuite.

Sans qu’aucun de leurs coéquipiers ne puisse les suppléer, que ce soit les anciennes vedettes vieillissantes LaMarcus Aldridge et Blake Griffin ou les seconds couteaux Patty Mills et Goran Dragic.

Fiasco Harden/Simmons

PHOTO MARY ALTAFFER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Arrivé en janvier 2021, James Harden (notre photo) a fini par atterrir 13 mois plus tard à Philadelphie, échangé contre Ben Simmons.

Cette « Durant/Irving dépendance », doublée d’une incapacité à suffisamment bien défendre — ce que les joutes printanières requièrent pour les poursuivre jusqu’au bout — illustre l’échec du projet des Nets.

Avec, pour le rendre plus criant encore, le fiasco James Harden illustrant le fantasme dépassé du « Big3 » qui gagne, apparu plus contreproductif encore chez les Lakers cette saison, incapables de se qualifier pour les séries éliminatoires malgré l’ajout de Russell Westbrook aux côtés de LeBron James et Anthony Davis.

Arrivé en janvier 2021, « The Beard » (« Le Barbu ») a fini par atterrir 13 mois plus tard à Philadelphie, échangé contre Ben Simmons, qui n’aura lui pas joué un match de la saison, d’abord en conflit avec les Sixers, puis en méforme physique, enfin blessé au dos et toujours pas prêt mentalement, a-t-il plaidé. Au grand dam de ses coéquipiers qui auraient bien eu besoin de lui pour mieux défendre, notamment.

Forcément, l’entraîneur Steve Nash est pointé du doigt, après deux échecs consécutifs (les Nets avaient été éliminés 4-3 en demi-finale de conférence l’an passé par Milwaukee, futur champion).

« Mais ces deux dernières années, il a dû faire face à tellement de choses, pour ses débuts en tant que coach principal : les transferts, les blessures, la COVID-19… Ça fait beaucoup », l’a défendu Durant.

Quelle reconstruction ?

PHOTO BRAD PENNER, USA TODAY SPORTS

Kyrie Irving

Pour la première fois, lui et Irving goûtent à une élimination dès le 1er tour. Et en effet, son entorse au genou contractée en janvier, qui l’a éloigné des parquets presque deux mois, a sonné un coup d’arrêt dans le parcours de son équipe. D’autant que Irving a manqué la moitié de la saison, empêché de jouer, car non vacciné.

« Cette saison a été très forte sur le plan émotionnel. J’avais l’impression de laisser tomber l’équipe quand je ne pouvais pas être sur le terrain », a reconnu le meneur, qui n’a été associé que 22 fois cette année avec Durant.

« Je n’ai pas été aussi bon que je l’aurais voulu, mais maintenant il faut regarder l’avenir en tant qu’équipe et je suis excité par ce que nous pouvons accomplir dans les prochaines années », a-t-il ajouté.

« En tant qu’équipe », tout commence et finit là assurément. Reste à savoir jusqu’où ira la remise en question des dirigeants dans leur stratégie, qui appelle reconstruction.

En premier lieu, vis-à-vis de Simmons dont le refus, avant ce quatrième match contre Boston, de jouer, en a courroucé beaucoup au sein du club et évidemment chez les fans.