L’annulation du March Madness en raison de la pandémie de la COVID-19 entraînera une perte de 375 millionsUS pour la NCAA, un montant qui aurait été distribué à 350 institutions scolaires à travers les États-Unis.

Certaines d’entre elles seront en meilleure posture que d’autres pour absorber ce manque à gagner.

La NCAA a annoncé jeudi qu’elle distribuera 225 millions aux écoles qui sont membres de la première division en juin, soit environ le tiers des 600 millions promis en multiples versements entre avril et juin.

PHOTO NATI HARNIK, AP

Le March Madness, événement phare du basketball collégial américain, est suivi par des millions de fans et génère des revenus substantiels pour les universités et collèges participants et des retombées économiques pour les villes-hôtesses. Ci-haut, des ballons officiels du tournoi 2020 dans un magasin d’Omaha, au Nebraska.

Les institutions scolaires qui évoluent dans les associations les plus riches, notamment à cause du contrat de télédiffusion d’un milliard de dollars pour les matchs de football universitaire américain, n’y verront probablement aucune différence à court terme.

Les autres, qui évoluent dans les divisions inférieures, se préparent aux sacrifices.

« Nous tirerons de nombreuses leçons de la situation actuelle, a déclaré le commissaire de l’Association athlétique Mid-Eastern Dennis Thomas. C’est l’essence du sport ; quand tu es confronté à une situation inattendue, tu dois trouver des solutions pour la surmonter. »

Mais celle-ci pourrait être particulièrement difficile.

Thomas a néanmoins applaudi la NCAA pour avoir été jusqu’ici juste et équitable entre les grandes institutions et celles plus modestes.

Le président de l’Université Ohio State, Michael Drake, qui est également le président du bureau des gouverneurs de la NCAA, a mentionné que l’association annoncera des mesures pour réduire ses dépenses au cours des prochaines semaines. Il n’a pas offert plus de détails.

« L’association est préparée pour une catastrophe financière comme celle à laquelle nous sommes confrontés présentement, a dit Drake. Certes, de nombreux obstacles se dressent devant nous, mais nous serions en bien pire posture si nous n’avions pas prévu de bas de laine pour notre organisation il y a un bon moment déjà. »

L’ex-directeur exécutif de la NCAA Greg Shaheen a souligné que l’association pourrait sabrer dans les dépenses associées aux championnats qu’elle organise. La NCAA a dépensé 153,8 millions pour l’organisation de ces événements l’année dernière.

« Faites un survol de nos 90 championnats, et je dirais que seulement cinq ou six d’entre eux sont rentables », a rappelé Shaheen.

Shaheen a ajouté que des millions pourraient être épargnés en limitant les coûts associés au transport, à l’équipement fourni aux athlètes et peut-être même en limitant le nombre d’équipes qui peuvent participer à certaines compétitions.

Il ne faut toutefois pas craindre pour l’avenir de la NCAA. L’association a engrangé plus d’un milliard de dollars en revenus l’an dernier, dont 867,5 millions proviennent des contrats de télédiffusion et des droits de marketing des matchs de basketball masculin de la première division.

Cependant, le March Madness a été annulé le 19 mars, soit une semaine avant les matchs de premier tour.

La NCAA a précisé que 50 millions qui seront distribués proviennent de son fonds de réserve, tandis qu’une assurance valide en cas d’annulation, valant 270 millions, permettra de boucler le budget de distribution.

L’argent, le nerf de la guerre

L’histoire est toutefois moins rose dans les divisions inférieures.

La perte de revenus dans les deux divisions sous-jacente de la NCAA, dans lesquelles se trouvent la plupart des institutions modestes, est encore plus frappante : la deuxième division doit recevoir 13,9 millions, soit 30 millions de moins que l’an dernier, tandis que la troisième division percevra 10,7 millions, soit 22 millions de moins que 2019.

Une somme d’environ 53,6 millions sera distribuée aux écoles de la première division par l’entremise du Fonds d’équité, qui verse environ 1,6 million à chacune des associations.

Ça, au moins, c’était une bonne nouvelle pour le commissaire de l’Atlantic Sun, Ted Gumbert, et aux neuf écoles sous son égide dont les budgets athlétiques ne représentent qu’une fraction de celui de l’Université Clemson, par exemple.

« C’est le nerf de la guerre, a dit Gumbart. C’est ce qui nous permet de faire des affaires. Ce montant est beaucoup plus important pour la Atlantic Sun que pour les grandes institutions du pays. »

Le reste du montant de 225 millions sera distribué de manière proportionnelle par l’entremise de sept autres fonds. C’est ce qui risque de faire mal aux écoles de l’Atlantic Sun et aux autres institutions scolaires modestes.

« Nous nous attendions à recevoir environ 5,8 millions, et nous en obtiendrons moins de la moitié, a expliqué Gumbart. Ça limite ce que nous pouvons distribuer aux écoles qui sont membres de notre association. »