Chantal Petitclerc éprouve un «grand respect» envers la décision de Jean-Luc Brassard de démissionner de son poste de chef de mission de la délégation olympique canadienne qui se rendra aux Jeux de Rio de Janeiro cet été. Elle assure du même souffle que les athlètes, tant olympiques que paralympiques, ne seront pas distraits par cette histoire.

Se disant épuisé par les contrecoups de l'affaire Marcel Aubut qui a secoué le Comité olympique canadien, le médaillé d'or aux Jeux de Lillehammer en 1994 a annoncé qu'il quittait ses fonctions il y a environ deux semaines.

«J'étais exactement là où je ne voulais pas être, où je n'aurais jamais voulu être. Je n'étais plus le gars qui pouvait mener les athlètes, et ça me faisait épouvantablement mal de constater ça», avait-il alors déclaré à La Presse.

Rencontrée mardi dans le cadre de sa tournée médiatique nationale visant à promouvoir le sport paralympique et ses représentants qui participeront aux Jeux paralympiques de Rio, du 7 au 18 septembre, Petitclerc a avoué qu'elle n'aurait pas voulu être à la place de Brassard.

«Connaissant Jean-Luc, je n'ose même pas imaginer la difficulté qu'il a eue à prendre cette décision. C'est quelqu'un d'intègre, de généreux et de sensible. C'est sûr que s'il a pris cette décision, c'est parce qu'il y a pensé et parce qu'il savait que c'était la meilleure solution pour les équipes et les athlètes», a expliqué la chef de mission paralympique canadienne.

Aller de l'avant

Soulignant que les comités olympique et paralympiques sont deux organisations distinctes, Petitclerc, quintuple paralympienne et gagnante de 21 médailles, dit n'avoir jamais songé une seconde à imiter Brassard. 

Selon elle, toute la délégation canadienne doit désormais mettre les controverses de côté afin de se concentrer entièrement sur les Jeux qui approchent à grands pas.

«Ç'a brassé, c'est sûr, convient-elle. Mais je pense que la grande qualité des athlètes, c'est de se concentrer sur leur préparation et leurs entraînements. [...] Je pense que la grande majorité des athlètes a eu la réaction de se dire: je retourne à mon sport et à mon entraînement. En tout cas, c'est ce que j'aurais fait à l'époque où j'étais athlète.»

«Personnellement, la politique et les scandales, c'est derrière, ajoute Petitclerc. À 100 jours des Jeux, il faut seulement que l'équipe roule et aille de l'avant avec un leadership positif.