L'IAAF a annoncé qu'elle maintient la suspension de la Russie de toutes les compétitions internationales d'athlétisme en raison de tous ses antécédents en matière de dopage sportif, mais on ignore toujours si elle pourra être levée à temps pour les Championnats du monde de Doha, au Qatar, en 2019.

Plus sévère que l'Agence mondiale antidopage (AMA) et le Comité international olympique, le conseil de l'IAAF a annoncé cette décision à la suite d'une rencontre de ses membres.

L'organisation estime que la Russie doit encore remplir deux conditions avant d'être réintégrée. Elle souhaite que la Russie paie les coûts, dont les frais juridiques, découlant du scandale de dopage systématique chapeauté par le gouvernement russe.

«Cette dette doit être réglée», a dit Rune Andersen, qui dirige le groupe d'enquêteurs de l'IAAF affecté au dossier russe. Bien que la Russie ait promis de payer ses comptes, «nous attendons encore l'argent».

L'IAAF veut également avoir accès à la base de données russe qui pourrait lui permettre d'identifier d'autres athlètes suspectés de dopage.

«Les athlètes russes ne pourront prendre part à des compétitions internationales sans restriction avant que cet enjeu soit réglé, d'une façon ou d'une autre», a ajouté Andersen.

La base de données pourrait être acheminée à l'IAAF par l'entremise de l'AMA, qui a donné jusqu'à la fin de l'année à la Russie pour lui fournir ces renseignements. L'escouade antidopage de l'IAAF devra ensuite analyser les données afin d'assurer à l'organisation que «les données n'ont pas été falsifiées», a précisé Andersen.

On ignore pour l'instant combien de temps cela pourrait prendre. Le président de l'IAAF, Sebastian Coe, a rappelé que la prochaine rencontre du conseil de l'IAAF doit avoir lieu en mars. Les Championnats du monde de Doha doivent commencer vers la fin du mois de septembre.

Par voie de communiqué, le président de la Fédération russe d'athlétisme Dmitry Shlyakhtin a déclaré que «le règlement de nos dettes exige beaucoup de travail et de coordination. Nous devons produire divers documents légaux et discuter d'une entente de paiement. Nous discutons aussi avec l'IAAF de la possibilité de verser cette somme sur une période de six mois.»

Shlyakhtin a ajouté qu'il «faudra du temps, nous le reconnaissons» pour permettre à l'AMA d'accéder aux échantillons du laboratoire de Moscou.

L'IAAF a permis à des dizaines d'athlètes russes de participer à des compétitions sous un drapeau neutre s'ils peuvent démontrer qu'ils n'ont jamais échoué un test antidopage. Parmi ces athlètes se trouve Maria Lasitskene, qui tentera l'an prochain de défendre son titre mondial de saut en hauteur, acquis en 2017.

L'IAAF a aussi annoncé que Budapest accueillera les Championnats du monde d'athlétisme en 2023. Cette décision était attendue puisque l'IAAF avait déjà mentionné que la capitale hongroise était la favorite dans cette course.