Après des mois de campagne, Sebastian Coe et Sergei Bubka iront voter mercredi conscients que le nouveau président de l'IAAF devra immédiatement s'atteler à la tâche de convaincre le public que l'organisme peut s'attaquer correctement au fléau du dopage.

L'élection de Pékin à quelques jours des championnats du monde a lieu dans un contexte de vives critiques envers l'IAAF à la suite de reportages dans les médias selon lesquels elle a échoué à prendre des mesures malgré les preuves de dopage sanguin endémique.

Coe a fait campagne pour augmenter les ressources «dans la bataille pour l'intégrité de notre sport», affirmant qu'un tribunal antidopage externe, totalement indépendant, est impératif.

«Nous avons également besoin de combler l'écart spectaculaire entre un test positif et la sanction correspondante, a soutenu l'ex-grande vedette de l'athlétisme britannique. Nous devons également investir de façon significative pour nous pencher et trouver des solutions pour d'autres sujets de préoccupations éthiques tels que les paris, ainsi que la question complexe des changements de nationalité des athlètes et la tricherie sur l'âge.»

Coe a également promis de fournir à la Commission d'éthique de l'IAAF nouvellement créée tous les outils nécessaires pour en faire un leader parmi les sports olympiques «en matière d'intégrité.»

Bubka estime que le système antidopage est trop complexe et «doit être simplifié pour devenir plus rapide et plus efficace.»

«C'est évident que nous avons besoin de plus de gens qui travaillent à l'IAAF pour lutter contre le plus grand défi auquel notre sport est confronté: identifier les athlètes qui trichent en se dopant et protéger les athlètes propres, a déclaré l'Ukrainien. Ceci est une bataille que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre.»

La Commission d'éthique de l'IAAF se réunira à Pékin avec en priorité à l'ordre du jour le sujet délicat des suites des allégations de la chaîne de télévision allemande ARD et du journal britannique The Sunday Times, affirmant que le dopage sanguin était endémique dans le sport à la lumière des résultats de tests suspects d'une base de données de l'IAAF.

L'IAAF a nié la semaine dernière avoir tenté de bloquer la publication de l'étude et a confirmé que 28 athlètes avaient échoué des contrôles de dopage lorsque leurs échantillons des championnats du monde de 2005 et 2007 ont été retestés. Mais elle a aussi déclaré qu'aucun de ces athlètes ne prendront part aux mondiaux qui commencent samedi.

L'élection pour décider du successeur de Lamine Diack en tant que président de l'IAAF s'effectuera par vote électronique parmi les 214 fédérations, mercredi.