Marcel Aubut a profité de la dernière journée des Jeux panaméricains, dimanche, pour parler un peu... des Jeux olympiques. Ceux auxquels la ville de Québec a renoncé en 2022.

Invité par La Presse Canadienne à aborder le sujet, le président du Comité olympique canadien (COC) a commenté la décision du maire de Québec, Régis Labeaume, de remettre à plus tard la candidature de la capitale québécoise.

Aubut, qui a participé à la conférence de presse de clôture de la délégation canadienne à Guadalajara, a rappelé que le dossier de la candidature olympique de Québec était loin d'être clos.

L'ancien copropriétaire des Nordiques a indiqué qu'il valait mieux que la ville de Québec s'arrête maintenant afin qu'au moment où reprendra la bataille, elle ne fasse plus relâche jusqu'à ce que la partie soit gagnée.

«Ce qui a été dit, c'est que l'accent n'est plus mis sur 2022. Ça ne veut pas dire que ça ne reviendra pas. Je vous assure que l'intérêt reste le même», a dit Aubut en faisant remarquer que le congrès SportAccord, qui aura lieu à Québec au mois de mai 2012, pourrait amener plusieurs intervenants du sport international à mieux connaître la ville et, donc, à changer la donne.

«(Le maire Labeaume) a voulu mettre fin à l'incertitude concernant la candidature en vue de 2022. Les politiciens et les gens en avaient assez, alors on a dit qu'on mettait ça de côté et qu'on regardait en fonction des Jeux qui suivront, a ajouté Aubut. Mais si jamais une nouvelle fenêtre devait s'ouvrir, on pourrait regarder en fonction de 2022.»

Aubut ne croit pas au principe qu'il faut présenter sa candidature plusieurs fois au CIO avant d'obtenir une quelconque ouverture de sa part.

«Ce n'est pas toujours vrai, a dit le président du COC. Du moment qu'une opportunité est bonne, que le moment est bien choisi et que tu tiens compte de l'alternance, tu peux l'avoir du premier coup.

«Sauf que la compétition est tellement forte que, si tu t'engages, il ne faut pas faire ce que Québec a fait en 2002, soit s'arrêter et ne pas y aller en 2006, et ne pas avoir les Jeux de 2010 ensuite. Heureusement, Vancouver a eu les Jeux, mais Québec aurait pu les avoir aussi en restant engagée. Mais on s'est arrêté, comme Toronto.

«Toronto a perdu contre Rio, puis s'est arrêtée. Ça ne marche pas comme ça. Il faut que la ville se dise, «on y va jusqu'à ce qu'on les obtienne'.

«Si tu as un bon site, un bon pays, que tu es bien supporté par les gouvernements et que les garanties sont là, ils vont te les donner un jour. Mais il ne faut pas lâcher.»

Des avancées

Troisième aux Jeux panam 2007 de Rio avec un total de 138 médailles, le Canada a moins bien fait à Guadalajara avec 29 médailles d'or, 40 d'argent et 49 de bronze, pour un total de 118 podiums. Ce qui lui confère le cinquième rang au classement des pays derrière les États-Unis, le Brésil, Cuba et le Mexique.

Sauf qu'il y a eu quelques avancées, si on tient compte du fait que la dernière quinzaine a aussi servi de préparation pour les Jeux olympiques de Londres, a relevé Caroline Assalian, chef des sports au sein du COC.

Elle a indiqué, dimanche lors du bilan des Jeux panam, que le Canada avait obtenu huit places dans les sports servant de qualification olympique ces deux dernières semaines. Ce chiffre s'était élevé à six aux Jeux de 2007. Deux places ont été acquises en nage synchronisée ainsi qu'au canoë-kayak, et une chacune en sports équestres, au tir, au tennis de table et au pentathlon moderne.

«Nous avons donc atteint notre premier objectif, qui était d'obtenir plus de places de qualification olympique que dans les Jeux précédents», a noté Assalian.

Au deuxième rang des priorités du COC venaient les sports disputés aux Jeux panam mais qui ne font pas partie du programme olympique. À ce niveau, 24 médailles ont été remportées, comparé à 18 en 2007.

«Pour ces athlètes, ce sont leurs Jeux olympiques, a souligné Assalian. Ils ont donné d'excellentes performances.»

Troisièmement, le Canada désirait maximiser l'opportunité de développement que représentaient les Jeux de Guadalajara pour ses futurs olympiens.

«Pour les sports d'équipe, comme le basketball, le volleyball et le handball, leur fiche cumulative de victoires et de défaites s'est avérée meilleure qu'il y a quatre ans, a dit Assalian. Au soccer féminin, on a profité des Jeux panam pour tenir une répétition générale en vue du tournoi de qualification olympique qui aura lieu en janvier.

«Et dans des sports comme la boxe féminine, qui était aux Jeux panam pour la première fois, les athlètes ont connu du succès dans un environnement de compétitions multisports. Cela leur permettra d'être mieux préparées en vue des Jeux de Londres.»

Assalian a aussi fait remarquer que la meilleure façon de juger des chances de médailles aux JO n'est pas de tenir compte de ce qui se passe aux Jeux panam, mais plutôt dans les championnats du monde des différents sports l'année précédente.

«Jusqu'ici, alors que 80 pour cent des championnats du monde ont été complétés, le Canada a déjà obtenu plus de médailles en 2011 que ça n'a été le cas il y a quatre ans, à quelques mois des Jeux de Pékin», a précisé Assalian.

«On a vu plusieurs héros se manifester, a quant à lui noté Jacques Cardyn, le chef de mission de l'équipe canadienne aux Jeux panam. Certains ont été des athlètes qui étaient déjà bien établis au moment d'arriver à Guadalajara, comme Carol Huynh en lutte ou Dylan Armstrong en athlétisme, et ils ont agi à titre de mentors au sein de l'équipe. On a aussi découvert de nouveaux champions, les héros de demain, comme Ashley McGregor en natation et Laura Brown en cyclisme. Elles seront parmi les athlètes à surveiller en 2015 et par la suite.»