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Histoire de points

Bonjour, je trouve que le format actuel de distribution des points dans la LNH et les autres ligues de hockey en général est plutôt injuste et non représentatif des résultats réels des équipes, notamment le fameux point boni en cas de défaite en prolongation ou en tirs de barrage. Je me plais à imaginer une ligue où les points seraient répartis ainsi : 5-0 pour une victoire en 60 minutes, 4-1 pour une victoire en prolongation, 3-2 pour une victoire en fusillade. Qu’en pensez-vous ?

Steve Léonard

Réponse de Guillaume Lefrançois :

Je comprends où vous voulez en venir. Chaque année, la possibilité de donner trois points pour une victoire est évoquée. Elle avait été étudiée par la LNH elle-même, au milieu des années 2000, pour finalement être rejetée à l’unanimité par les directeurs généraux en 2007. Plus tard, Brian Burke, alors DG des Ducks, dira à ESPN qu’il préférerait se « planter un bâton pointu dans un œil » plutôt que de vivre avec un tel système.

L’idée relèverait le spectacle en fin de période, aucun doute. Par contre, la LNH tient à la parité, car plus il y en a, moins il y a de matchs qui, à partir du mois de janvier, ne veulent plus rien dire. Une saison comme celle du Canadien l’an dernier, où l’équipe était essentiellement éliminée à l’Halloween, complique grandement la vente des billets et nuit aux cotes d’écoute.

Le système actuel, avec le point donné à l’équipe perdante en prolongation, accentue cette parité. C’est du nivellement par le bas, diriez-vous, et vous n’auriez pas entièrement tort. Mais la LNH s’accommode bien d’un système où un maximum d’équipes conserve ses espoirs de participer aux séries le plus tard possible.

La solution idéale de l’âge de repêchage

PHOTO JEFF ROBERSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Ryan O’Reilly (90, à droite), des Blues de St. Louis

Ma question fait suite à la réponse de Simon-Olivier Lorange [journaliste à La Presse] sur l’âge du repêchage. Est-ce qu’il serait possible, d’après vous, que l’âge de 18 ans ne soit que pour la premier tour et que les autres tours, on repêche des jeunes de 19 ans minimum ? Ainsi les exceptionnels pourraient arriver dans la Ligue comme maintenant et les autres pourraient prendre le temps de mieux se développer.

Jean-Marc Deschênes

Réponse de Mathias Brunet :

Ça serait la solution idéale. De toute façon, très peu de joueurs repêchés à partir du deuxième tour accèdent à la LNH à 18 ans. Ryan O’Reilly constitue une rare exception. On pourrait même limiter le repêchage des joueurs de 18 ans aux 10 ou 15 premiers choix. Prenez cette année. Seuls Slafkovsky, au 1er rang, et Wright, au 4e, ont entamé la saison dans la Ligue nationale. Le 6e choix, Jiricek, vient d’être rappelé. Les équipes souhaitent repousser l’âge d’admissibilité, de façon à augmenter leur taux de succès, mais l’Association des joueurs s’y oppose. Un compromis comme le vôtre serait à l’avantage des deux parties.

Un sport de gentlemen

PHOTO THIBAULT CAMUS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Félix Auger-Aliassime au tournoi Masters 1000 de Paris le 4 novembre dernier

Au tennis, quand, lors d’un échange (pas au service), la balle touche au haut du filet (et s’amortit-ralentit) et parvient à tomber en jeu et que le joueur qui vient de frapper la balle qui touche au filet gagne le point, il fait souvent signe à l’autre joueur pour s’excuser. Je n’ai jamais compris pourquoi les joueurs font cela. Si la balle touche au filet et passe quand même de l’autre côté, cela fait partie du jeu, non ?

Pascal Laurin

Réponse de Jean-François Téotonio :

Ça fait partie du jeu, effectivement. Mais le joueur qui remporte l’échange sait qu’il a joué de chance. Il ne veut donc ni célébrer ni laisser croire qu’il le mérite. C’est tout simplement un signe de fair-play. Le tennis est – généralement – un sport de gentlemen, et ces petites conventions font que le respect entre adversaires se conserve.

Le fanion au golf

PHOTO CRAIG BROUGH, ARCHIVES REUTERS

L’Américaine Nelly Korda au tournoi de Carnoustie, en Écosse, en août 2021

Au golf professionnel féminin, les joueuses font leur coup roulé avec la tige du fanion dans le trou. Pourquoi ce changement a-t-il seulement été apporté au golf féminin ?

Philippe Fournier

Réponse de Nicholas Richard :

Ce changement n’est pas survenu qu’au golf féminin. En effet, de plus en plus de joueurs de la PGA laissent dorénavant le fanion dans le trou au moment d’effectuer leur coup roulé. Cette tendance s’est accentuée pendant la pandémie. Toutefois, des golfeurs comme Adam Scott ou Bryson DeChambeau sont adeptes de cette technique ou de cette stratégie depuis longtemps maintenant. Néanmoins, la plupart des golfeurs préfèrent retirer le drapeau de la coupe. Certaines étudent indiquent qu’il y a plus de chances de réussir son roulé si on enlève le fanion alors que d’autres avancent le contraire. Cette décision revient donc aux joueurs selon leur confort et leurs habitudes.

Changement de trios

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Les joueurs du Canadien durant le match contre les Coyotes de l’Arizona le 20 octobre dernier

J’aimerais comprendre le règlement du dernier changement de trios pour l’équipe qui joue à domicile dans la LNH.

Jacob Cossette

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Ça se résume assez simplement. Pendant un arrêt de jeu, l’équipe visiteuse doit d’abord envoyer ses joueurs sur la glace pour la mise en jeu, après quoi l’équipe locale peut s’exécuter. Ainsi, c’est l’entraîneur de la formation hôtesse qui contrôle les oppositions entre trios d’attaquants ou duos de défenseurs. Pendant l’action, les changements d’effectifs peuvent toutefois être effectués à n’importe quel moment. Citant une analyse statistique détaillée, une firme de paris sportifs a souligné dans le New York Post, en 2020, que les changements pendant les pauses représentaient 38 % des changements totaux, une proportion loin d’être négligeable. La même étude concluait qu’aucune équipe n’est vraiment favorisée par les changements pendant le jeu, mais que l’équipe locale générait davantage de tentatives de tirs lorsqu’elle dictait le dernier changement.

Lisez l’article en question (en anglais)