(Montréal) Un jeune Montréalais a été sacré champion du monde des échecs chez les moins de 18 ans cette semaine. Shawn Rodrigue-Lemieux deviendrait ainsi le premier Québécois et le second Canadien à décrocher un titre mondial, indique la Fédération québécoise des échecs.

De retour de la station balnéaire de Mamaia, en Roumanie, où se déroulait le tournoi du 5 au 17 septembre, Shawn Rodrigue-Lemieux a admis que d’être champion du monde est quelque chose de « fou », auquel il ne s’attendait pas vraiment.

Le Montréalais a réalisé un score de 9 points sur 11, devançant ainsi des adversaires de 54 pays. Il a remporté sept parties et eu quatre parties nulles, qui comptent pour ½ point. Il a notamment battu le Kazakh Kazybek Nogerbek, qui a terminé deuxième au classement, et eu une partie nulle avec l’Allemand Marius Fromm, qui a fini troisième.

Avec cette victoire, M. Rodrigue-Lemieux obtient à 18 ans une première norme de « grand maître », le plus haut titre qu’un joueur d’échecs peut obtenir. Il lui faudra deux autres normes – des victoires aux championnats du monde par exemple – pour le décrocher.

« Il pourrait devenir le plus jeune Québécois de l’histoire à obtenir le titre de grand maître », souligne le directeur général de la Fédération québécoise des échecs (FQE), Richard Bérubé.

Quelque 1200 joueurs d’échecs sont des grands maîtres internationaux, selon la FQE, dont les Québécois Kevin Spragget, Pascal Charbonneau et Thomas Roussel-Roozmon, qui a reçu ce titre à l’âge de 22 ans.

Plusieurs victoires

Shawn Rodrigue-Lemieux, qui visait plutôt le top 5 ou éventuellement le top 3 lors des Championnats du monde d’échecs des jeunes, dit-il humblement, avait auparavant remporté le championnat canadien, qui se tenait à Hamilton, en Ontario, en juillet.

Cette victoire lui a permis de représenter le Canada en Roumanie.

Il n’était cependant pas à sa première participation à des championnats du monde. Dès 2013, il avait pris part à ceux qui se déroulaient alors aux Émirats arabes unis, « une des meilleures expériences de ma vie », rapporte M. Rodrigue-Lemieux.

« J’ai commencé à jouer [aux échecs] dans des cours parascolaires quand j’étais au primaire et j’ai tout de suite eu la piqûre, témoigne-t-il. Et, rapidement, j’ai fait des tournois assez importants. »

Ayant eu 18 ans cette année, il s’agissait pour lui de la dernière opportunité de participer aux championnats réservés aux jeunes. Cependant, il prend déjà part aux tournois ouverts à tous les âges.

Étudiant au Collège de Maisonneuve en sciences humaines, avec une spécialisation en droit, M. Rodrigue-Lemieux souhaite poursuivre ses études, mais n’exclut pas une carrière dans les échecs.

« Clairement, je veux aller à l’université, mais les échecs vont aussi faire partie de mon futur », conclut-il.