Le nouveau retraité Vincent Riendeau a rendu visite à ses ex-coéquipiers à l’Institut de plongeon de Montréal, au Parc olympique, mardi. Son passage a été l’occasion pour Nathan Zsombor-Murray de reprendre son souffle.

« Tout est tellement sérieux à l’entraînement, a-t-il raconté plus tard au téléphone. Quand Vince s’est pointé, ça a comme enlevé la pression un peu. »

Neuf mois plus tôt, les deux plongeurs avaient fait équipe pour terminer cinquièmes au 10 m synchro aux Jeux olympiques de Tokyo.

« Dans l’ensemble, j’étais très, très bien préparé pour le synchro, a relaté Zsombor-Murray. J’ai plongé presque au mieux de mes capacités. L’individuel ne s’est pas aussi bien déroulé que je voulais. »

Cinquième à l’issue des préliminaires, l’athlète de Pointe-Claire a déboulé au 13e rang en demi-finale du 10 m individuel, ratant la finale par moins de trois points. Il regrette de s’être trop donné dans la phase initiale. Meneur après son premier saut en demi-finale, il a manqué d’énergie par la suite.

À cause des mesures anti-COVID-19, tous ses coéquipiers avaient quitté Tokyo à ce moment-là. Il a également été malade comme un chien dans la semaine qui a précédé son entrée en scène.

Vers la fin, je dois admettre que j’avais le mal du pays. J’étais très heureux de rentrer à la maison. Je n’étais pas habitué à une compétition aussi longue. C’était comme deux semaines d’entraînement et ensuite une semaine de compétition. Tu dois avoir le bon rythme. Tu ne peux pas tout donner dès le début.

Nathan Zsombor-Murray

Son retour à la maison s’est bien déroulé. Le jeune homme de 19 ans n’a pas souffert du blues post-olympique.

« Je sais que beaucoup d’athlètes ont cette espèce de trouble de stress post-traumatique. C’est un évènement si immense, il y a tellement de stress que ça ne semble pas réel. Je l’ai senti un peu à mon retour. Tu es couché dans ton lit et tu te dis : mon Dieu, j’étais au plus gros évènement dans le monde ! Mais puisqu’il n’y avait personne dans les gradins à cause de la COVID, j’ai trouvé ça moins stressant. Personnellement, ça n’a pas été trop mal. »

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Vincent Riendeau et Nathan Zsombor-Murray à Tokyo

Vétéran de 19 ans

Le départ attendu de Riendeau fait en sorte que Zsombor-Murray fait maintenant partie des vétérans à l’Institut de plongeon, où il est arrivé dès l’âge de 13 ans. Les Québécois Laurent Gosselin-Paradis (21 ans) et Thomas Ciprick (19 ans) sont les deux autres de sa génération.

« J’ai de grands souliers à chausser, en quelque sorte. C’est étrange. Je suis habitué à être le plus jeune et je suis maintenant l’un des plus vieux. »

Je m’ennuie d’avoir Vince à mes côtés. Il me donnait un deuxième avis sur mes plongeons et il était aussi un très bon mentor pour tous les sujets. Mais j’ai noté que j’étais beaucoup moins distrait que quand il était là…

Nathan Zsombor-Murray

Ces jours-ci, Zsombor-Murray peaufine un nouveau plongeon, un double périlleux arrière avec deux vrilles et demie, qu’il aimerait baptiser aux championnats nationaux d’été, la semaine prochaine, à Victoria.

Cette compétition servira de qualification ultime pour les Championnats du monde de Budapest et les Jeux du Commonwealth de Birmingham, en juillet et en août. Un coefficient de difficulté minimum est exigé par Plongeon Canada pour la Hongrie, d’où la volonté de Zsombor-Murray d’ajouter une vrille à son plongeon arrière.

Deuxième des championnats d’hiver derrière Rylan Wiens, son coéquipier à Tokyo, Zsombor-Murray vise évidemment une sélection pour les Mondiaux.

« Le but serait d’y gagner une médaille, ce qui serait fantastique, a dit le boursier Beneva de la Fondation de l’athlète d’excellence. Mais je ne veux pas en faire une fixation parce qu’alors, si tu n’en gagnes pas, c’est comme si tu n’avais pas atteint ton but. Mon but est donc de performer au meilleur de mes capacités et de prouver, à moi et à tout le monde, que j’ai les moyens de gagner une médaille et que je suis un bon plongeur. »

Une relève en santé

Membre de l’équipe canadienne junior, Benjamin Tessier, 17 ans, a remporté l’or à la Futures Cup, compétition sur invitation qui était disputée le week-end dernier au Royaume-Uni. L’athlète de Blainville a atteint la barre psychologique des 500 points (500,35) pour devancer ses compatriotes Rylan Wiens (453,45), de Saskatoon, et Matt Cullen (439,30), de Rosemère. « Ben est un plongeur fantastique, a louangé Zsombor-Murray. Il n’a pas encore les coefficients de difficulté [les plus élevés], mais s’il réussit tous ses plongeons comme ça, il n’en a pas besoin ! Je ne dirais pas que sa liste est simple ; il fait des plongeons assez difficiles. Il n’y a qu’un ou deux plongeons qu’il ne fait pas, comme le quatre et demi avant. Mais inscrire 500 points sur la scène internationale, c’est assez incroyable. »