Une semaine après son succès hésitant (47-21) sur le Japon en ouverture de la Coupe de monde, la France a besoin d'une victoire convaincante contre le Canada, dimanche, à Napier, afin de se rassurer avant d'affronter la Nouvelle-Zélande dans un match décisif pour la suite de la compétition.

«Il faut être prêt au combat, démarrer le match le pied au plancher. On a tous envie de mieux faire. Il faut gagner trois matches pour se qualifier, donc on sait ce qu'il nous reste à faire», a affirmé François Trinh-Duc, un des quatre vainqueurs du Japon conservés dans l'effectif tricolore pour affronter les Canadiens.

Au plan comptable, les Tricolores veulent empocher leur deuxième succès et égaler les All Blacks, qui ont écrasé vendredi le Japon 83-7 en inscrivant 13 essais.

Mais ils doivent surtout rendre une bien meilleure copie car, même s'ils ont marqué six essais face aux Japonais, les Français ont souvent manqué d'engagement, de précision et de lignes directrices dans le jeu.

Mercredi, le Canada a provoqué la première surprise de la compétition en battant les Tonga 25-20. Plus confiants que jamais, les Canadiens promettent une opposition plus musclée mais tout aussi farouche que celle des Japonais moins puissants mais plus mobiles.

Le Quinze de France reste sur des victoires écrasantes aux dépens du Canada: 50-6 en 2005, 47-13 en 2004 et 35-3 en 2002. Mais le Mondial inspire les Canadiens, qui ont mieux résisté dans les deux confrontations ayant opposé les deux nations en Coupe du monde. Battus 20-33 en 1999, les Canadiens avaient fait encore mieux (13-19) en 1991, la seule année où ils avaient atteint les quarts de finale.

Le Canada n'a vaincu la France qu'à une seule reprise en 1994 à Toronto (18-16) à une époque où il était à son apogée. C'est dans l'espoir de renouveler cet exploit que Kieran Crowley, l'entraîneur néo-zélandais du Canada, a reconduit la totalité des vainqueurs des Tonga pour affronter la France.

C'est évidemment prendre un risque après la débauche d'efforts fournie face aux Tonguiens mais Crowley veut surfer sur l'élan et la confiance nés de cette victoire.

«Nous avons voulu récompenser une performance remarquable, a avancé Neil Barnes, l'entraîneur des avants canadiens. Avec seulement quatre jours de récupération entre les deux matches la cohérence est essentielle.»