Petar Stoychev a arrêté le chrono à 6 h 40 min 22 s et il a remporté, samedi, les grands honneurs de la 56e Traversée internationale du lac Saint-Jean. Après avoir endormi un peu tout le monde, en cours de semaine, en parlant de fatigue extrême, le policier bulgare est venu cueillir, comme un fruit mûr, son 10e sacre consécutif dans la capitale mondiale de la nage en eau libre.

Simon Tobin de Québec a pris le deuxième rang, avec un retard d'un peu plus de trois minutes sur le vainqueur, pendant que l'Argentin Damian Blaum inscrivait un temps de 7:07,35, en troisième place.

Tobin et Blaum ont d'abord donné le ton, au départ, et le duo a mené la course durant environ deux heures, jusqu'à ce que Stoychev ne vienne les doubler. Ce dernier n'a jamais plus regardé derrière par la suite.

«Avant de quitter Péribonka vers Roberval, j'ai réalisé que j'avais vraiment besoin de points, puisque Damian Blaum me devançait au classement général du Grand Prix Fina. Il me fallait donc travailler en conséquence. Je pense avoir fait une bonne course, sauf que j'ai trouvé les deux dernières heures très difficiles, car l'eau était soudainement devenue vraiment froide», racontait Stoychev.

À savoir maintenant s'il serait de retour l'an prochain, après 13 présences au lac Saint-Jean et 10 victoires consécutives, le longiligne athlète ne s'est pas vraiment prononcé sur le sujet.

«Le lac Saint-Jean demeure ma compétition favorite, c'est certain, et je ferai tout mon possible pour revenir. Mais peut-être qu'après toutes ces présences, les Robervalois sont maintenant désireux de voir des visages nouveaux», a-t-il d'abord noté avec le sourire.

Puis dans le même souffle il a ajouté: «L'an prochain, le scénario sera un peu semblable à cette année, en ce sens que les Championnats du monde auront lieu tout juste avant la Traversée. Je verrai avec ma fédération ce qu'il est possible de faire, en tenant compte du fait que je dois me qualifier pour les JO de Londres, en 2012», a conclu Stoychev, en remerciant tout le comité robervalois pour l'excellence de son organisation.

Tobin satisfait

Deuxième au classement général et premier Québécois au fil d'arrivée, Simon Tobin acceptait très bien sa position.

«Au départ, Damian (Blaum) et moi avions établi une stratégie qui visait à faire une course rapide et nous avons pris les devants. Nous savions qu'en compagnie de Petar, nous étions les favoris de l'épreuve, mais nous ne voulions pas nécessairement régler la course au sprint. Mais lorsqu'il a pris les devants, nous n'avions pas l'intention de nous brûler à le suivre. Nous voulions juste le garder en alerte», a expliqué Tobin.

Au fil de la course toutefois, le scénario a changé quelque peu, la température de l'eau baissant rapidement. «Avec tout ce qu'on entendait, au fil des derniers jours, je craignais d'avoir à affronter un lac extrêmement froid. Ce fut tout le contraire qui s'est produit, d'abord avec la rivière Péribonka, qui était exceptionnellement chaude, et le lac qui était un peu plus chaud qu'anticipé. Puis à mi-parcours ou à peu près, tout a changé.

«Le soleil s'est caché et le vent a brassé suffisamment l'eau pour faire baisser rapidement la température. De ce fait, moi qui souffre d'asthme, j'ai manqué de souffle, de sorte qu'au cours des derniers kilomètres, j'ai vraiment lutté avec ma tête. Je pense toutefois qu'il n'y a pas de honte à se faire battre par Petar Stoychev», a poursuivi le nageur du Rouge et Or de l'université Laval.

Quatrième au classement général, Pilar Geijo de l'Argentine a été la première femme à toucher la plaque, après avoir lutté contre les éléments durant 7:08,38. Gabrielle Trottier aura été, pour sa part, la meilleure Québécoise avec un chrono de 8:49,10.

Des 20 nageurs inscrits au départ, sept ont été retirés, notamment à cause du froid. Pour sa part, la Hollandaise Irene Van Der Laan, qui en était à sa 25e présence à la Traversée, a terminé après le temps limite.