On dit qu'il y avait bien du monde à l'entraînement des Packers, hier après-midi à Green Bay. L'ennui, c'est que parmi tout ce monde, il n'y avait personne qui répondait au nom de Brett Favre.

Comme Elvis avant lui, monsieur Brett avait choisi de "quitter le building", expression consacrée qui signifie que le principal intéressé n'est plus là. Ainsi, selon ce que les médias américains rapportaient, le quart (ou ex-quart?) aurait quitté le complexe d'entraînement des Packers 30 minutes avant l'arrivée des autres joueurs. Il devait ensuite rencontrer de nouveau la direction de l'équipe afin de régler les derniers détails de ce qui est assurément le divorce le plus douloureux depuis la rupture Madonna-Sean Penn. Voilà, en gros, où on en est.

À partir d'ici, plus que deux scénarios nous semblent réalistes: que Brett Favre décide de prendre sa retraite, une solution qui ferait bien l'affaire des Packers (ils lui ont offert 20 millions pour rester chez lui), ou que les Packers se décident à échanger leur ancien quart partant. Mais sur ce dernier point, il y a problème: Brett voudrait aller au Minnesota ou à Chicago, deux rivaux de Green Bay. Les Packers aimeraient plutôt qu'il aille jouer le plus loin possible, à Regina s'il le faut. Mais ça n'arrivera pas. Au fait, seulement deux équipes auraient manifesté un vif intérêt: les Bucs de Tampa, et les Jets de New York.

J'aimerais bien être au camp des Packers pour voir ce cirque de plus près. Il paraît qu'hier, des centaines de fans se sont mis à chanter "On veut Brett! On veut Brett!" au moment où les gars des Packers sont arrivés. L'entraîneur Mike McCarthy, celui qui a déclaré qu'Aaron Rodgers était son homme au poste de quart, doit être le type le plus détesté en ville.

Dimanche soir, pendant un match préparatoire entre les Redskins et les Colts, le réseau NBC s'est permis de diffuser les images d'un match intra-équipe (oui, intra-équipe!) des Packers depuis le Lambeau Field. On nous a montré la moindre passe croche d'Aaron Rodgers, incluant une interception huée par les quelque 56 000 personnes qui étaient là dans le cadre d'une soirée familiale. Pauvre Aaron Rodgers. C'est une chose de se faire huer en saison, mais se faire huer par des familles lors d'un entraînement public? Ayoye, comme dirait John Madden.

Alors voilà. Brett Favre a dit qu'il ne voulait plus jouer, il a changé d'idée, les Packers auraient préféré qu'il ne change pas d'idée parce qu'ils avaient entretemps donné le poste au jeune Rodgers et maintenant, les Packers sont pris avec un joueur mythique qui les fait mal paraître. Le pire, c'est qu'ils vont être chanceux s'ils obtiennent un choix de deuxième ronde en retour de Favre.

Aaron Rodgers a besoin d'être bon...