«Ça allait trop bien», admet Eugène Lapierre.

Le directeur de la Coupe Rogers avait raison de se méfier quand son téléphone a sonné à une heure du tirage au sort hier en fin d'après-midi. Au bout du fil: Venus Williams. Celle qui a été couronnée à Wimbledon au début du mois venait de terminer sa séance d'entraînement en Floride et avait une mauvaise nouvelle pour le directeur de la Coupe Rogers: elle ne pourra pas participer au tournoi en raison d'une blessure à un genou. Elle a aussi déclaré forfait cette semaine pour le tournoi de Los Angeles.

«Elle m'apparaissait déçue et sincère, dit Eugène Lapierre. Son genou ne va pas bien, elle n'est pas à 100% et elle ne veut pas aggraver sa blessure. Elle veut participer aux Jeux olympiques et il y a peut-être eu un peu de pression du Comité olympique américain pour qu'elle se repose. C'est un couteau à double tranchant car elle n'a pas joué depuis sa victoire sur gazon à Wimbledon.»

Depuis ses débuts dans le circuit professionnel en 1994, la septième joueuse mondiale n'a jamais participé au tournoi montréalais. Sa soeur Serena, cinquième au monde, ne sera pas non plus à Montréal cette année. La seule autre joueuse du top 10 à bouder la Coupe Rogers est l'étoile montante polonaise Agnieszka Radwanska, 10e au monde.

Ana Ivanovic, Maria Sharapova, Jelena Jankovic, toutes les autres vedettes du circuit féminin seront au stade Uniprix à compter de lundi. Toute une différence avec le dernier passage du circuit féminin à Montréal en 2006, alors que la plupart des têtes d'affiche avaient boudé la Coupe Rogers. «Les joueuses ont pris conscience de ce qui s'est passée il y a deux ans et elles ont établi un meilleur horaire cette année. Le tournoi de Montréal est prioritaire pour nous», dit la Française Marion Bartoli, 10e tête de série de la Coupe Rogers.

«Ceux qui ont parié que nous n'aurions pas un bon tournoi ont perdu leur pari, dit Eugène Lapierre. Nous aurons sept des neuf meilleures joueuses au monde. Soyez rassurés, il y aura des duels importants à Montréal...»

Parmi les duels à surveiller, il y a la lutte que se livrent les Serbes Ana Ivanovic et Jelena Jankovic pour le premier rang mondial. Jankovic pourrait ravir le sommet du classement à Ivanovic - la vainqueur du tournoi montréalais en 2006 - ce week-end en remportant le tournoi de Los Angeles.

Après Ivanovic et Jankovic, six Russes complètent la liste des huit premières têtes de série qui obtiendront toutes un laissez-passer au premier tour: Maria Sharapova (troisième tête de série), Svetlana Kuznetsova (quatrième), Elena Dementieva (cinquième), Anna Chakvetadze (sixième), Dinara Safina (spetième) et Vera Zvonareva (huitième).

«C'est encore l'effet Anna Kournikova, dit Eugène Lapierre. Même si on a beaucoup dénigré Kournikova, elle a attiré beaucoup de jeunes Russes vers le tennis. Les filles choisissent le tennis au lieu d'un autre sport. Il est en train de se passer la même chose en Serbie avec Ivanovic et Jankovic.»

Les qualifications de la Coupe Rogers commencent aujourd'hui à 10 h. Douze places au tableau principal, qui commence lundi, seront en jeu ce week-end. Quatre Québécoises participent aux qualifications: Valérie Tétreault, 20 ans et 463e au monde, Mélanie Gloria, 21 ans et 689e au monde, Marianne Jodoin, 15 ans, et Eugénie Bouchard, 14 ans, la plus jeune participante de la Coupe Rogers. Pour ces deux dernières, il s'agit de leur première expérience à la Coupe Rogers.