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Les talismans de Bilak
« Je me sens un peu sorcière quand je fais mes bijoux », déclare Wasselena Bilak, lorsque nous la rencontrons dans son atelier du Mile End. Il faut dire que ses créations sont particulièrement singulières et envoûtantes.
Prenez ces petites grappes qui composent les pièces de la gamme Cymatic : on pourrait croire à des fleurs, mais ce sont en réalité des motifs inspirés par des sites mégalithiques. Et là où vous ne voyez que des poissons, la joaillière, elle, parle de mythologie sumérienne, de nos origines aquatiques, de nos corps constitués d’eau, etc. La toute récente collection de « bijoux de corps » n’est pas qu’esthétique. C’est le fruit d’une exploration de la sensualité, d’une célébration du corps. « Des fois, je les porte sous mes vêtements. Personne ne les voit, mais moi, je me sens puissante », indique-t-elle.
Récemment, la chercheuse de sens s’est mise à examiner son lien avec la technologie. « Pour moi, la technologie, c’était quelque chose d’un peu evil. C’est sûr qu’elle nous sert, qu’elle nous libère de plein de choses, mais en même temps, elle nous submerge. Je n’aimais pas du tout le fait de porter sur moi en permanence un objet au sujet duquel j’avais des pensées négatives : le cellulaire. Alors je me suis mise à disséquer des vieux iPhone et même des vieux ordinateurs. Puis j’ai été fascinée par la beauté des circuits imprimés, qui peuvent même ressembler à des plans de cités anciennes. Ça m’a permis de créer un lien émotionnel avec la technologie. »
Aussi a-t-elle créé avec ces petits circuits des espèces de sceaux sur lesquels elle superpose des motifs de pyramides et des symboles de l’Antiquité. Le nom de cette collection, « Sigils », est polysémique. Le mot « sigil » fait autant référence à des signes cabalistiques qu’à un langage de programmation, un logiciel et un jeu vidéo.
Il y a sept ans, la jeune orfèvre a quitté Paris pour venir vivre et travailler à Montréal, dans le monde des effets spéciaux au cinéma. « Très vite, j’ai compris qu’en réalisant les objectifs professionnels que je m’étais fixés, je n’étais pas plus heureuse. J’avais l’impression de subir le temps. J’avais commencé à suivre des cours au Centre des arts visuels de Westmount, les week-ends. Je voulais travailler avec mes mains. Et comme j’avais envie d’apprendre plus et plus vite, je suis allée à l’école de joaillerie de Montréal. J’ai arrêté dès que j’ai senti que j’étais assez indépendante pour faire ce que j’ai envie de faire. »
Son amour des bijoux, elle l’attribue au bon goût de sa grand-mère maternelle. « Je lui demandais tout le temps de regarder dans sa boîte à bijoux. On ouvrait les tiroirs ensemble et je lui demandais : “Quand je serai grande, est-ce que je pourrais avoir ça et ça et ça ?” » Aujourd’hui, un de ces précieux bijoux de famille cohabite sur sa main droite, avec les bagues qu’elle a elle-même façonnées.
Consultez le site de BilakMamé
Les nouvelles reines du crochet Mélanie Loubert et Magalie Billardon, de la griffe Mamé, ont dévoilé les pièces colorées de la saison à l’occasion d’un défilé de mode inclusif et non genré tenu à la mi-avril à l’espace WIP, sur le boulevard Saint-Laurent. Si la précédente collection était un hommage aux grands-parents de ce monde, isolés depuis le début de cette interminable pandémie, la nouvelle souhaite s’adresser aux semblables des deux fondatrices dans la vingtaine. « Mamé, ce n’est pas juste un vêtement, c’est de l’actualisation de soi. On représente la nouvelle génération, les nouvelles façons de faire, et on veut être un exemple dans notre industrie, montrer que c’est possible de faire de beaux vêtements écoresponsables où tout le monde peut trouver son bonheur », déclarent-elles dans le communiqué. Produites à la commande, les pièces de Mamé coûtent entre 80 $ (bralette et foulard de tête) et 1050 $ (hoodie), selon le nombre d’heures investies (respectivement 2 et 40 !). On découvre ces informations sur le site, où vous pourrez découvrir que le crochet n’est plus qu’une affaire de… mamie !
Consulter le site de MaméLe retour du chapeau de cowboy ?
On a vu une Lou Doillon enceinte se promener à Los Angeles avec son « stetson », il y a quelques semaines. Puis le DJ Diplo a récemment eu sa période Urban Cowboy. Plus près de nous, à Montréal, la marque Heirloom a lancé le Cowboy Bebop au début du mois de mars. La créatrice Samantha-Tara Mainville s’est amusée à fabriquer ses feutres à bord court et retroussé en plusieurs couleurs, dont un rose bubblegum (en rupture de stock) et un lavande. Et voici que la version estivale en paille naturelle vient d’arriver sur le site avec le reste de la collection printemps-été. « Mon grand-père, qui m’a inculqué l’amour du chapeau bien fait, était camionneur et il portait toujours un chapeau et des bottes de cowboy, se rappelle la modiste. […] Je trouve que c’est un look fort, mais qui peut se marier à toutes sortes de styles, aussi bien une petite robe d’été qu’un short avec des runnings. »
Consulter le site d’HeirloomElisa C Rossow à Pointe-Saint-Charles
Elisa C Rossow, créatrice montréalaise réputée pour son approche toujours plus écologique et loin des diktats de la fast fashion, vient de quitter son atelier de Griffintown pour un petit mais lumineux local de la rue Centre, à Pointe-Saint-Charles. Elle y reçoit désormais les clientes sur rendez-vous, que ce soit pour un essayage, pour une prise de mensurations ou pour un projet sur mesure. Nous lui avons rendu visite afin de découvrir le nouvel espace, mais aussi les pièces les plus récentes, qui s’ajoutent à ses classiques estivaux. Car chez Elisa C Rossow, les intemporels s’additionnent d’une saison à l’autre plutôt que de toujours être remplacés par la nouveauté du moment. La robe Vivienne, en coton biologique, est notre gros coup de cœur. Sage devant, coquette derrière, elle incarne la parfaite robe d’été tout aller.
Consulter le site d’Elisa C RossowLivre du collège LaSalle
Une nouvelle tradition est née au département de mode du collège LaSalle : le livre des finissants, un objet digne des plus grands magazines. SIGNATURE en est à son deuxième tome. La cohorte précédente, privée du traditionnel grand défilé de fin d’année pour les raisons dont vous vous doutez, a vu ses créations immortalisées dans le premier tome. Heureusement, les vêtements ont également pu vivre et bouger sur des mannequins l’été dernier, à l’occasion d’un déambulatoire tenu pendant le Festival mode et design. Pleines d’exubérance, les tenues des finissants de 2022 défileront aussi dans le Vieux-Port ce vendredi soir. Plus de 100 mannequins longeront la promenade du Vieux-Port aller-retour, du Grand Quai jusqu’au quai de l’Horloge. Pour commander le livre SIGNATURE, auquel ont participé plusieurs des photographes de mode, stylistes, maquilleurs et maquilleuses les plus réputés et réputées du Québec, on se rend sur le site du collège ou à son magasin, CL.IP, en personne.
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