(Montréal) Une nouvelle application développée par des chercheurs montréalais aidera les propriétaires de chats à déterminer si leur animal ressent de la douleur.

Contrairement aux chiens qui vont vocaliser et même essayer de communiquer avec leur maître s’ils ressentent de la douleur, la douleur aiguë chez le chat peut être plus difficile à détecter et pourra passer inaperçue plus longtemps, a expliqué un des concepteurs de l’application, le docteur Paulo Steagall.

« La douleur est effectivement assez difficile à reconnaître chez les chats en raison de leur comportement particulier, même par les professionnels de la santé animale, a dit le docteur Steagall, qui est professeur d’anesthésie et de gestion de la douleur à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. C’est un gros défi au quotidien. »

Les chats, fidèles à leur réputation, pourront être plus indépendants et plus distants que les chiens s’ils ressentent de la douleur, ce qui pourra retarder la détection d’un problème. Des changements dans le comportement de l’animal, comme des changements d’attitude ou de posture, pourront mettre la puce à l’oreille du propriétaire, a expliqué le docteur Steagall.

L’application utilise une échelle de la douleur (la « Feline Grimace Scale ») développée à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal pour aider le propriétaire à déterminer si son animal ressent de la douleur.

Il lui suffit d’observer son chat à distance lorsqu’il est éveillé et tranquille, et de noter cinq critères : la position des oreilles, l’ouverture des yeux, la tension du museau, la position des moustaches et celle de la tête. En fonction des réponses fournies, l’application pourra suggérer de communiquer avec le vétérinaire.

Quant aux vétérinaires, puisque l’outil leur révèle le degré de douleur ressentie par le chat, il leur permet notamment de déterminer s’ils doivent administrer un analgésique.

« L’application a été validée pour évaluer la douleur aiguë, pas la douleur chronique, a précisé le docteur Steagall, que La Presse Canadienne a rejoint à Hong Kong où il enseignera à la City University pour la prochaine année. C’est une question éthique aussi de s’assurer que les animaux ne sont pas en train de souffrir. »

L’application permet par ailleurs au propriétaire de prendre une photo de son animal pour la transmettre à son vétérinaire. La photo pourra aussi être envoyée au groupe de recherche de l’Université de Montréal pour contribuer au développement du bien-être félin, a dit le docteur Steagall.

L’application Feline Grimace Scale a été développée grâce à des subventions de la compagnie Zoetis et avec la collaboration de l’entreprise québécoise Vertisoft. Elle est disponible gratuitement sur les plateformes Android et iOS, en français, en anglais et en espagnol.