(Beyrouth) Deux ours bruns syriens ont pris le chemin des États-Unis dimanche après avoir été sauvés d’un zoo au Liban où ils vivaient dans un espace exigu et sans avoir assez de nourriture, selon deux organisations de défense des animaux.

Homère et Ulysse, âgés de 18 ans et pesant 130 kilos, vivaient dans un zoo près de la ville de Tyr dans le sud du Liban, selon l’ONG Animals Lebanon.

Les deux ours ont été libérés après que l’organisation a « convaincu le propriétaire qu’ils méritaient mieux que les petites cages en ciment dans lesquelles ils étaient gardés depuis plus de dix ans », a indiqué l’ONG dans un communiqué.

Ils doivent se rendre au Wild Animal Sanctuary dans l’État américain du Colorado.

Les ours bruns syriens appartiennent à une sous-espèce relativement petite de l’ours brun, menacé de disparition. Ils n’existent plus dans la nature en Syrie ou au Liban, selon l’ONG britannique Bear Conservation.

Le directeur d’Animals Lebanon, Jason Meir, a indiqué à l’AFP que les deux ours trouvés dans le zoo avaient probablement été importés d’Europe de l’Est.  

Ils devaient initialement quitter le Liban fin 2019, mais les restrictions bancaires liées à la crise économique et la pandémie de COVID-19 ont entraîné un report de leur départ.

Four Paws, une organisation internationale participant également à leur relocalisation, a indiqué avoir vu les deux ours pour la première fois en novembre 2019.

« Piégés dans de minuscules cages », ils n’avaient pas d’eau et n’étaient pas nourris régulièrement tandis que leur abri était « inadéquat » pour faire face aux intempéries, a indiqué l’ONG dans un communiqué.  

« Les deux ours souffraient non seulement de malnutrition mais aussi de stress extrême ainsi que de troubles sévères du comportement », est-il précisé dans le texte.

Selon M. Meir, une trentaine de lions et de tigres ainsi qu’une dizaine d’autres ours vivent au Liban dans des zoos privés ou chez des particuliers comme animaux de compagnie.

Le Liban vit la pire crise économique de son histoire et observe une paupérisation à grande échelle de sa population, une hyperinflation et des restrictions draconiennes imposées par les banques sur les retraits et les virements à l’étranger.