La « thérapie par libération » prônée par le Dr Paolo Zamboni depuis 2009 ne permet pas de traiter la sclérose en plaques, conclut une vaste étude clinique canadienne dont les résultats ont été présentés ce matin à Washington.

En 2009, le Dr Zamboni avait ébranlé le monde médical en publiant des travaux dans lesquels il établissait un lien entre sclérose en plaques et sténose veineuse, soit une diminution du calibre au niveau des veines du cou. Le Dr Zamboni croyait qu'en faisant subir une veinoplastie (dilatation avec l'aide d'un ballonnet au niveau des sténoses veineuses) aux patients atteints de sclérose en plaques, ceux-ci pourraient éventuellement guérir de la maladie.

Les travaux du Dr Zamboni avaient suscité de vifs espoirs chez plusieurs patients atteints de sclérose en plaques. Dans les années suivantes, des milliers de Canadiens se sont rendus en Pologne, en Bulgarie, en Inde, au Mexique ou parfois aux États-Unis et ont déboursé 10 000 $ pour recevoir ce traitement.

Or, l'étude canadienne publiée aujourd'hui, dont un volet a été piloté par le neurologue Dr Marc Girard du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), conclut que les théories du Dr Zamboni ne tiennent pas la route.

Testé sur des patients

Depuis 2014, 104 patients atteints de sclérose en plaques ont participé à l'étude du Dr Girard et de ses collègues. De ce nombre, 49 ont réellement subi une veinoplastie. Les autres ont reçu un traitement placebo.

Durant l'année suivant le traitement, tous les patients ont été rigoureusement suivis afin de noter les effets sur leur santé. Dans les deux groupes, les résultats ont été statistiquement identiques, conclut l'étude. Certains patients ont rapporté une amélioration de leur qualité de vie. Mais ceux ayant reçu le vrai traitement ont été aussi nombreux à rapporter cette amélioration que ceux ne l'ayant pas reçu. « On parle ici d'effet placébo », note le Dr Girard, qui espère que cette étude mettra terme une fois pour toutes au débat sur l'efficacité de la méthode Zamboni.