Juste avant Noël, une étude canadienne publiée dans le prestigieux Journal de l'association médicale américaine (JAMA) affirmait que contrairement aux recommandations actuelles, un enfant qui subit une commotion cérébrale devrait faire de l'exercice aérobique dans la semaine suivante, au lieu de se reposer complètement - pourvu qu'il ne risque pas d'autre choc à la tête.

Plus tôt en 2016, une chercheuse de l'Université de l'Alberta avait montré que les hormones de la peur accentuent l'inflammation accompagnant une commotion cérébrale, ce qui explique pourquoi les soldats ont plus de séquelles que les sportifs.

Ces deux études illustrent bien les pas de géant que fait la recherche médicale sur la question, qui est sous les feux des projecteurs à cause des problèmes cognitifs qu'ont certains jeunes et moins jeunes qui sont victimes de commotions cérébrales en jouant au hockey ou au football au niveau compétitif. L'Institut neurologique de Montréal, un haut lieu de la recherche sur les commotions, organise ce soir un cocktail-bénéfice pour financer ce type de travaux.

Une brochette de sportifs participera à ce cocktail, dont la vedette du tennis Eugenie Bouchard, l'ancien quart-arrière des Alouettes Anthony Calvillo, le garde des Chiefs de Kansas City Laurent Duvernay-Tardif et l'ancien gardien de but vedette Ken Dryden.

« Depuis 15 ans, on a fait des gros progrès dans la gestion des commotions », explique le lieutenant-colonel Markus Besemann, chef de la médecine de réadaptation des Forces armées canadiennes, qui participera à la conférence. « En 2008, on a commencé à aller plus loin que demander au gars s'il était correct pour retourner sur le champ de bataille. On fait des tests avec un questionnaire inspiré de la médecine sportive et si possible on réévalue son cas 24 heures plus tard. »

TRAUMATISMES PSYCHOLOGIQUES

Une autre avancée de la recherche est l'interaction entre les problèmes et traumatismes psychologiques antérieurs et l'importance des séquelles après une commotion. C'est particulièrement parce qu'une proportion plus élevée de soldats, la moitié d'entre eux selon le lieutenant-colonel, ont eu des événements traumatisants dans leur enfance, par rapport à la population en général. Pourrait-on faire une évaluation de ces traumatismes avant le déploiement ?

« On est quasiment là au niveau génétique, on pourrait prédire qui a une prédisposition à avoir plus de séquelles après une commotion, dit le lieutenant-colonel Besemann. Mais ça pose des questions au niveau éthique. Je ne pense pas qu'on va aller dans cette direction-là, sauf peut-être pour des unités spéciales. »

La soirée HEADS UP a lieu aujourd'hui à 17 h au Love Competition Hall du Centre sportif de l'Université McGill.