L'entreprise californienne 23AndMe, qui vend des kits de dépistage génétique à 99 $, doit cesser immédiatement de distribuer son produit, ordonne la Food and Drug Administration (FDA). L'organisme américain estime que le risque que les patients tirent des conclusions erronées sur la base de ces tests de salive est trop élevé, particulièrement en ce qui a trait au dépistage des cancers du sein et des ovaires, lit-on dans une lettre qui vient d'être envoyée à l'entreprise.

La Presse a récemment testé l'un de ces kits de dépistage avec l'aide de la Dre Dominique Synnott. La chirurgienne spécialiste du cancer du sein avait elle-même tiré des conclusions semblables à celles de la FDA. Le test en question donnait à une participante montréalaise des chances plus élevées que la moyenne de contracter un cancer du sein. Or, le rapport fourni par 23AndMe précisait que les gênes BRCA 1 et BRCA 2, dont les mutations sont étroitement liées au cancer du sein, n'avaient pas été testés. Cette faille « pourrait pousser un patient à subir inutilement une intervention prophylactique, à faire de la chimiothérapie préventive ou à entreprendre d'autres actions non nécessaires » pour tenter de contrer la maladie, explique la FDA dans sa lettre.

La société 23AndMe a été fondée par Ann Wojcicki. Elle est la femme du cofondateur de Google, le milliardaire Sergey Brin, qui a lui-même investi 4 millions dans l'entreprise en démarrage. La société controversée a récemment obtenu un brevet pour une technologie permettant aux parents d'augmenter les chances d'avoir un bébé du sexe de leur choix dans le cadre d'une fécondation in vitro.

Par voie de communiqué, 23andMe a reconnu ne pas avoir répondu à temps à certaines interrogations formulées par la FDA au sujet de ses tests génétiques. « Notre relation avec l'organisme est très importante et nous nous sommes engagés à répondre adéquatement à toutes ses inquiétudes », affirme l'entreprise. Toutefois, 23andMe continuait de vendre ses kits de dépistage sur son site internet hier.