L'Afrique du Sud, en compétition avec l'Australie pour abriter le futur plus grand radiotélescope du monde SKA, est «bien placée» en terme de coût, a affirmé le vice-ministre sud-africain des Sciences, Derek Hanekom.

Le coût global du Square Kilometer Array (SKA) «grimpera probablement à 2 milliards de dollars, c'est énorme, et c'est pourquoi l'Afrique du Sud est bien placée», a déclaré lundi soir à la presse M. Hanekom, avant une visite du site dans l'aride désert du Karoo, à 1000 mètres d'altitude.

L'Afrique du Sud peut limiter la facture grâce à des «coûts du travail, de construction et d'électricité» moins élevés que le site australien de Mileura, a précisé Justin Jonas, l'ingénieur-astronome sud-africain pilotant le projet.

Un premier début de réponse devrait tomber «fin février début mars», a-t-il dit.

Pour les chercheurs qui utiliseront le radiotélescope, «se déplacer sur le site d'observation sud-africain coûtera aussi moins cher, car il faut seulement une heure de vol depuis le Cap pour y aller, et le coût de la vie est moins cher que dans l'ouest australien où l'activité minière provoque une forte inflation», a ajouté M. Jonas.

Ce projet international, en gestation depuis les années 1990, consiste à installer plusieurs centaines d'antennes dont la surface cumulée mesurera un kilomètre carré, ce qui a donné son nom anglais au projet.

Le choix scientifique du site revient à un comité de douze astronomes et dirigeants d'institutions scientifiques. Seront notamment examinés les garanties légales prévues pour assurer l'absence d'interférences radio, la puissance de connexion et d'acheminement des données.

La décision finale reviendra ensuite à la société SKA créée pour porter le projet, avec déjà plusieurs pays bailleurs: Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Canada, Italie et Chine.

«Ce sera aussi une décision politique», a estimé le ministre sud-africain.

Le SKA, dont la première phase (environ 400 antennes) devrait être achevée en 2023-24, sera 50 à 100 fois plus précis que les radiotélescopes actuels.

Il doit améliorer la connaissance des premiers temps de l'Univers.

À l'image des archéologues fouillant les couches toujours plus profondes du sol, le radiotélescope permet en effet de connaître le passé en captant des ondes électromagnétiques émises par des objets célestes toujours plus éloignés.

Plus l'objet céleste est éloigné, plus il est ancien, voire déjà disparu, car les ondes qu'il émet ont cheminé plus longtemps avant d'être visibles.