La théorie de la formation des planètes autour d'une étoile pourrait être à revoir à cause de la découverte d'exoplanètes tournant autour de leur étoile dans la «mauvaise» direction, ont annoncé mardi des astronomes.

Dans notre système solaire, où le soleil accomplit une rotation complète en quelque 26 jours au niveau de l'équateur, les planètes parcourent leur orbite en tournant dans le même sens que l'astre central.

«Nous lançons une véritable bombe dans le champ des exoplanètes», déclare Amaury Triaud, un étudiant en thèse à l'Observatoire de Genève, dans un communiqué diffusé par la Royal Astronomical society (RAS) britannique qui organise actuellement une conférence à Glasgow (Grande-Bretagne).

Son équipe d'astronomes a eu la surprise de constater que six exoplanètes sur les 27 qu'ils étudiaient avaient une orbite «rétrograde», c'est-à-dire qu'elles orbitent dans le sens opposé à celui de la rotation de leur étoile.

«Ces nouveaux résultats défient réellement la pensée conventionnelle qui veut que les planètes doivent toujours être en orbite dans la même direction que celle de la rotation de leur étoile», précise Andrew Cameron de l'Université de St Andrews, qui a présenté mardi ces nouveaux résultats à Glasgow.

Les astronomes pensent que les planètes se forment dans les disques de poussière et de gaz qui entourent les jeunes étoiles. Ces disques protoplanétaires tournent dans le même sens que leur étoile et l'on supposait jusqu'ici que toutes les planètes qui s'y formaient se déplaçaient aussi dans ce sens.

Après la découverte de neuf nouvelles exoplanètes transitant devant leur étoile dont deux tournant dans le sens rétrograde, l'équipe conduite par Andrew Cameron, Didier Queloz (Observatoire de Genève) et Amaury Triaud a combiné ces nouvelles données avec des observations plus anciennes.

Ils ont alors trouvé que les orbites de plus de la moitié des Jupiters chauds étudiés -de grosses exoplanètes gazeuses comme Jupiter- n'étaient pas alignées avec l'axe de rotation de leurs étoiles et que six avaient un mouvement rétrograde.

Une théorie alternative incorporant cette nouvelle donnée et expliquant comment ces Jupiters chauds ont, après leur formation, migré à proximité de leur étoile, pourrait exclure la présence d'exoplanètes semblable à la Terre dans ces systèmes planétaires.

Les «perturbations», lors de cette sorte de partie de billard cosmique, pourraient «anéantir une planète semblable à la Terre dans ce système planétaire, selon Didier Queloz.