Un flash lumineux signalant l'explosion d'une étoile voici 13 milliards d'années vient d'être détecté par des astronomes. C'est l'objet astronomique le plus lointain et le plus ancien jamais observé, selon deux études publiées mercredi dans la revue scientifique Nature.

Cette découverte montre, selon les astronomes, que des étoiles massives se formaient déjà seulement 630 millions d'années après le Big Bang, instant de la naissance de l'univers voici 13,7 milliards d'années.

Un sursaut de rayons gamma, phénomène le plus violent et le plus lumineux de l'univers, émis par une étoile en fin de vie, a été détecté par le satellite américain Swift et des télescopes terrestres en avril dernier, lorsque ces vieux photons (grains de lumière) ont atteint la Terre à l'issue d'un voyage de 13 milliards d'années.

Deux équipes d'astronomes, dirigées respectivement par Nial Tanvir (Université de Leicester, Royaume Uni) et Ruben Salvaterra (Institut national d'astrophysique, Italie) ont pu mesurer le décalage vers le rouge, c'est-à-dire l'allongement de la longueur d'ondes des rayons lumineux.

Ce fort décalage, que les astronomes désignent sous le terme anglais de «redshift», atteint 8,2 pour ce sursaut gamma (appelé «GRB 090423»), un record jamais enregistré jusque-là. Le «redshift» est d'autant plus grand que le voyage des photons a duré longtemps avant de nous atteindre, car pendant que la lumière progressait dans l'espace-temps, l'expansion de l'univers se poursuivait.

Avec un tel décalage vers le rouge, cela signifie que le sursaut gamma «s'est produit lorsque l'univers était près de neuf fois plus petit que maintenant, ce qui permet d'estimer que cet événement a eu lieu environ 630 millions d'années après le Big Bang», explique l'astronome Bing Zhang (Université du Nevada, Etats-Unis), en commentant cette découverte dans Nature.

Jusque-là, le plus vieil objet astronomique détecté était une galaxie ayant un «redshift» de 6,96, c'est-à-dire apparue 150 millions d'années plus tard que le sursaut gamma détenteur du nouveau record.

La détection de ce gigantesque flash lumineux issu des profondeurs du cosmos pourrait ouvrir une fenêtre sur un passé lointain de l'univers.

Si des sursauts gamma, venant de plus loin dans le passé, rencontrent des gaz ou poussières accumulés dans l'espace, leur rayonnement peut révéler la signature chimique des atomes croisés.