L'astronaute canadien Robert Thirsk a décollé hier matin de la base russe de Baïkonour, au Kazakhstan. Il passera six mois à bord de la Station spatiale internationale.

L'astronaute canadien fera des expériences scientifiques canadiennes et sera responsable du laboratoire japonais Kibo. Il va notamment manipuler à distance un robot roulant installé à l'Agence spatiale canadienne à Saint-Hubert. Le robot va circuler sur des dunes imitant la surface de la planète Mars. Le test permettra de mieux prévoir les missions humaines vers la Lune et Mars, qui incluront des manipulations de robots par les membres de l'équipage restés en orbite. Des expériences médicales sur l'équilibre, l'étourdissement et la sédentarité, qui pourraient avoir des applications cliniques sur Terre, seront également menées par le Dr Thirsk.

 

C'est la deuxième fois qu'un Canadien se rend à la Station spatiale. En 2007, Steve MacLean avait visité la station durant quelques heures, pendant une mission de la navette spatiale. M. MacLean avait fait plusieurs sorties dans l'espace pour terminer l'assemblage de la Station spatiale.

Robert Thirsk fêtera son 57e anniversaire dans l'espace le 17 août. Il est né en Colombie-Britannique, est ingénieur mécanique et a fait sa médecine à l'Université McGill. Il est allé une fois dans l'espace, dans la navette Columbia en 1996. Il avait alors établi le record canadien de durée de séjour spatial, 17 jours, qu'il va évidemment battre. Il est également le premier Canadien à voyager dans la capsule Soyouz. Les décollages d'astronautes canadiens à partir de Baïkonour sont appelés à se multiplier avec la mise à la retraite des navettes, prévue pour l'an prochain.

Dans les jours précédant le lancement à Baïkonour, le Dr Thirsk a participé aux cérémonies particulières entourant les lancements russes. Il a planté un arbre avec ses collègues russe et belge qui l'accompagneront dans la capsule Soyouz - détail intéressant, le commandant russe de Soyouz, Roman Romanenko, est lui-même le fils d'un cosmonaute soviétique. Et il a assisté à la bénédiction de la fusée par un prêtre orthodoxe.

La vie à bord de la Station spatiale n'est pas facile. L'espace est exigu et les murs sont chargés d'équipement informatique. Il n'y a des fruits et légumes frais que tous les trois mois, grâce au cargo russe Progress. C'est la première fois que la Station spatiale abritera six pensionnaires - jusqu'à maintenant, faute de place, l'équipage était limité à trois personnes. L'espace disponible dans la Station, qui est devenue opérationnelle en 2000, a augmenté de 45% depuis deux ans. Sa construction se terminera en 2011, et elle devrait être habitée jusqu'en 2015.

Robert Thirsk arrivera vendredi dans la Station. Le mois prochain, Julie Payette lui rendra visite à bord de la navette Endeavour. La mission de Mme Payette sera la deuxième de l'histoire des navettes quant au nombre de jours, soit 16. L'équipage terminera l'aménagement du laboratoire japonais Kibo, sous la supervision du Dr Thirsk.