(Téhéran) L’inscription des candidats pour l’élection présidentielle anticipée fin juin a débuté jeudi en Iran pour élire un successeur à l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi tué dans un accident d’hélicoptère, a annoncé un média d’État.

« L’inscription des candidats à la 14e élection présidentielle a débuté à 8 h jusqu’à 18 h au sein du ministère de l’Intérieur et se poursuivra pour cinq jours », a déclaré l’agence de presse officielle iranienne Irna.

Initialement prévu au printemps 2025, le scrutin a été anticipé au 28 juin après la mort inattendue d’Ebrahim Raïssi le 19 mai dans le nord-est du pays et de sept autres personnes, parmi lesquelles le chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian.

Jeudi dans l’après-midi, l’ancien négociateur en charge du dossier nucléaire et connu pour son inflexibilité envers l’Occident, Saïd Jalili, a déposé sa candidature, selon des images diffusées par la télévision d’État.

L’ultraconservateur âgé de 58 ans a dénoncé à plusieurs reprises l’accord sur le nucléaire conclu en 2015. Dans le passé, il a affirmé que le pacte avait « violé les lignes rouges » de Téhéran en acceptant des « inspections inhabituelles » des sites nucléaires.

Porte-voix des conservateurs critiquant le gouvernement modéré de Hassan Rohani (2013-2021), il s’est retiré de la course pour la présidentielle en 2021 en soutenant Raïssi.

Selon la loi électorale iranienne, les postulants doivent être âgés de 40 à 75 ans, titulaires d’au moins un master universitaire et peuvent être ou non membres du clergé.

Plus tôt dans la journée, l’ancien député réformiste Mostafa Kavakebian ainsi que le député conservateur du Parlement actuel Mohammadreza Sabaghian ont déposé leur candidature, selon un correspondant de l’AFP au sein du ministère.

En Iran, les principaux candidats des courants politiques s’inscrivent traditionnellement lors des derniers jours du dépôt des candidatures.

Conformément à la Constitution, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, plus haute autorité de la République islamique, a chargé le président par intérim Mohammad Mokhber d’organiser dans l’urgence une présidentielle.

Les candidatures devront être validées d’ici au 11 juin par le Conseil des gardiens de la Constitution, un organe non élu dominé par les conservateurs et chargé de superviser le processus électoral.

En 2021, cette instance avait invalidé de nombreuses personnalités réformistes et modérées, permettant ainsi à Ebrahim Raïssi, le candidat du camp conservateur et ultraconservateur, d’être facilement élu au premier tour.

Mais, rebutés par cette compétition tronquée, de nombreux électeurs avaient boudé les urnes. La participation n’avait atteint que 49 %, soit le plus faible taux pour une présidentielle depuis la révolution islamique de 1979.

Cette élection sera scrutée de près sur la scène internationale alors que Téhéran est un acteur majeur au Moyen-Orient, sur fond de guerre dans la bande de Gaza et d’inquiétudes sur le programme nucléaire iranien.