(Genève) Un grand nombre de pays ont apporté mardi leur soutien à l’experte indépendante de l’ONU ayant affirmé qu’il « existe des motifs raisonnables » de croire qu’Israël a commis des « actes de génocide » dans le cadre de la guerre à Gaza.

La Rapporteure spéciale pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, qui est mandatée par le Conseil des droits de l’Homme mais qui ne s’exprime pas au nom de l’organisation, a présenté son rapport – intitulé « Anatomie d’un génocide » et publié lundi – devant cette enceinte onusienne.

Israël et les États-Unis n’ont pas participé aux discussions.

Des dizaines de diplomates, représentant pour la plupart des pays arabes et musulmans mais également d’Amérique latine, ont en revanche pris la parole pour défendre le mandat et le travail de l’experte de l’ONU, interdite d’entrée sur le territoire israélien après des propos sur l’attaque du 7 octobre jugés « antisémites » par Israël.

« Nous saluons votre courage pour documenter les véritables intentions qui sous-tendent l’agression en cours menée par Israël et les actes équivalant à un génocide à Gaza », a déclaré le représentant pakistanais, au nom des pays membres de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI).

Le représentant égyptien a souligné que le groupe des pays arabes la « remerciait » pour son rapport « dans lequel elle réaffirme que la puissance occupante a commis un génocide contre le peuple palestinien ».

« Nous apprécions les efforts déployés par la rapporteure spéciale pour documenter les crimes et violations perpétrés par l’occupation israélienne. Nous condamnons toute tentative visant à bloquer son travail et nous l’appelons à poursuivre son mandat », a renchéri la représentante du Qatar au nom du Conseil de coopération du Golfe, regroupant les monarchies arabes du Golfe.

La Russie a indiqué avoir « étudié attentivement le rapport » et a appelé la Rapporteure à « poursuivre ses efforts », tandis que la Chine, généralement opposée aux mandats d’experts sur des pays, a affirmé avoir « pris note ».

« Nous prenons note du rapport de la Rapporteure spéciale. L’Union européenne souligne l’importance d’une enquête appropriée et indépendante sur toutes les allégations », a indiqué pour sa part le représentant européen.

Mme Albanese a réitéré pour sa part les accusations contre Israël figurant dans son rapport. Elle a également réitéré son appel à la mise en place de sanctions économiques et d’un embargo sur les armes contre Israël.

Israël a rejeté la veille le rapport, affirmant qu’il faisait partie « d’une campagne visant à saper l’établissement même de l’État juif ». Les États-Unis ont également affirmé n’avoir « aucune raison de croire qu’Israël ait commis des actes de génocide à Gaza ».

La guerre entre Israël et le Hamas intervient après l’attaque sans précédent le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d’Israël.