(Dubaï) Les rebelles houthis du Yémen ont tiré un missile de croisière antinavire en direction d’un destroyer américain dans la mer Rouge, dimanche, mais un avion de combat américain l’a abattu.

Il s’agissait de la plus récente attaque perturbant le transport maritime mondial dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Cette attaque est la première à avoir été reconnue par Washington depuis que les États-Unis et leurs alliés ont amorcé vendredi leurs frappes contre les rebelles, après des semaines d’attaques contre des navires dans la mer Rouge.

Les houthis, un groupe rebelle chiite allié à l’Iran, n’ont pas immédiatement reconnu l’attaque.

Il n’était pas clair dans l’immédiat si les États-Unis allaient riposter à cette dernière attaque, bien que le président Joe Biden ait déclaré qu’il « n’hésiterait pas à prendre de nouvelles mesures pour protéger notre peuple et la libre circulation du commerce international si nécessaire ».

Le tir des houthis a visé l’USS Laboon, un destroyer de classe Arleigh Burke opérant dans le sud de la mer Rouge, a indiqué le commandement central de l’armée américaine dans un communiqué.

Le missile provenait de Hodeïda, une ville portuaire de la mer Rouge longtemps détenue par les houthis, ont indiqué les États-Unis.

« Un missile de croisière antinavire a été tiré depuis les zones militantes houthis du Yémen soutenues par l’Iran vers l’USS Laboon », a indiqué le commandement central.

« Aucun blessé ni dégât n’a été signalé », a-t-on ajouté.

Lors de leur premier jour de frappes, vendredi, les États-Unis ont touché 28 sites et plus de 60 cibles avec des missiles de croisière et des bombes lancées par des avions de combat, des navires de guerre et un sous-marin.

Les forces américaines ont enchaîné samedi avec une frappe sur un site radar des houthis.

La navigation via la mer Rouge a été ralentie par ces attaques. La marine américaine a prévenu vendredi les navires de se tenir à l’écart des zones autour du Yémen, dans la mer Rouge et dans le golfe d’Aden, pendant 72 heures après les frappes aériennes initiales.

Pour leur part, les houthis ont affirmé, sans fournir de preuves, que les États-Unis avaient frappé dimanche un site près de Hodeïda. Les Américains et le Royaume-Uni n’ont pas reconnu avoir mené une quelconque frappe, ce qui suggère que l’explosion pourrait provenir d’un tir de missile raté par les houthis.

Depuis novembre, les rebelles ont pris pour cible à plusieurs reprises des navires en mer Rouge, affirmant qu’ils visaient à venger l’offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza. Mais ils ont fréquemment ciblé des navires ayant des liens presque inexistants avec Israël, mettant ainsi en péril le transport maritime sur une route clé du commerce mondial.

Bien que l’administration Biden et ses alliés tentent depuis des semaines de calmer les tensions au Moyen-Orient et d’empêcher tout conflit plus large, les frappes ont menacé d’en déclencher un.

L’Arabie saoudite, qui soutient le gouvernement yéménite en exil que combattent les houthis, a cherché à se distancier des attaques contre les sites houthis alors qu’elle tente de maintenir un cessez-le-feu au Yémen.

La guerre au Yémen menée par l’Arabie saoudite et soutenue par les États-Unis, qui a débuté en 2015, a fait plus de 150 000 victimes, dont des combattants et des civils, et a provoqué l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.