(Jeddah) Le président syrien Bachar al-Assad est arrivé jeudi soir à Jeddah à la veille du sommet de la Ligue arabe dans cette ville saoudienne, après des années d’isolement du régime de Damas en raison de la guerre en Syrie.

M. Assad « est arrivé à l’aéroport international du roi Abdelaziz à Jeddah pour participer au […] sommet de la Ligue arabe », a indiqué la chaîne étatique syrienne.

La télévision publique saoudienne Al-Ekhbariya a montré des images du président syrien, souriant, descendant d’un avion et accueilli sur le tarmac par le prince Badr ben Sultan, gouverneur adjoint de la région de La Mecque, dont dépend Jeddah.  

Le président syrien va participer à sa première réunion de la Ligue arabe depuis 2010, signant ainsi son grand retour sur la scène diplomatique arabe.

La Ligue arabe avait exclu le régime syrien fin 2011 pour sa répression brutale d’un soulèvement populaire, qui a dégénéré en guerre dévastatrice, avant de le réintégrer le 7 mai dernier.

Les Émirats arabes unis, qui avaient rétabli leurs liens avec la Syrie en 2018, ont notamment été très actifs pour réintégrer Damas dans l’organisation.

Le régime syrien a par ailleurs bénéficié d’un élan de solidarité après un séisme ayant dévasté le 6 février de vastes pans de la Syrie et de la Turquie.

La Ligue arabe a récemment souligné la nécessité de jouer un « rôle de premier plan » afin de parvenir à un règlement en Syrie, où la guerre a fait environ un demi-million de morts, ainsi que des millions de réfugiés et déplacés.

La Syrie mise de son côté sur une pleine normalisation avec les pays arabes, notamment les riches monarchies du Golfe, pour financer la coûteuse reconstruction du pays.   

« Réunions bilatérales »

Le journal progouvernemental syrien Al-Watan a indiqué que M. Assad allait probablement rencontrer « plusieurs dirigeants lors de réunions bilatérales » jeudi soir et vendredi matin.

Le sommet arabe intervient dans un contexte de détente régionale, marqué par le rapprochement ces derniers mois entre le royaume saoudien et son grand rival régional, l’Iran.  

Il devrait aussi se pencher sur les conflits au Soudan et au Yémen pour lesquels l’Arabie saoudite déploie des efforts diplomatiques afin de tenter de trouver une issue.  

C’est le cas pour le Yémen, embourbé dans une guerre depuis plus de huit ans, et où Riyad soutient le gouvernement face aux rebelles houthis, soutenus eux par Téhéran.  

La riche monarchie du Golfe a également joué un rôle de premier plan dans l’évacuation de milliers de civils du Soudan, théâtre de combats meurtriers depuis un mois, et accueille les représentants des belligérants pour des pourparlers visant à parvenir à un cessez-le-feu.