(Naplouse) Trois combattants palestiniens du Hamas, accusés d’avoir tué par balles en avril trois Israélo-Britanniques, ont été abattus jeudi par les forces israéliennes lors d’une incursion à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Le ministère de la Santé palestinien les a identifiés comme étant Hassan Qatnani, 35 ans, Moaz Masri, 35 ans, et Ibrahim Jouri, 45 ans. Le mouvement islamiste Hamas a indiqué dans un communiqué qu’ils étaient membres de sa branche armée.

Qatnani et Masri ont « assassiné Léa (Lucy), Maia et Rina Dee le 7 avril dans une attaque par balles près de Hamra », en Cisjordanie, a indiqué le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien.

Ils ont été tués « durant une opération conjointe du Shin Beth, de l’armée et de la police », a ajouté cette source dans un communiqué, en précisant qu’un complice avait également été tué dans les échanges de tirs.

« Pendant une heure et demie, j’ai entendu des explosions et des coups de feu », a raconté à l’AFP Reda Abou Dhair, 52 ans, un témoin ayant vu, après le raid, de la fumée s’échapper de la maison où se cachaient les trois hommes et dont le toit a été détruit, dans la Vieille Ville de Naplouse.

Des échauffourées ont éclaté en marge de l’opération israélienne, de jeunes Palestiniens lançant des pierres sur des véhicules militaires, ont constaté des journalistes de l’AFP.

D’après le groupe armé « Le Repaire des lions », basé à Naplouse, ses combattants ont également pris part aux heurts.

Des milliers de personnes, dont des hommes armés encagoulés, ont ensuite participé aux funérailles des trois combattants à Naplouse, lors desquelles des drapeaux palestiniens, du Hamas et du parti Fatah ont été brandis, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Nous vous trouverons »

Abdelatif al-Qanou, un porte-parole du Hamas, organisation au pouvoir dans la bande de Gaza, mais aussi active en Cisjordanie, a assuré que « la résistance procédera(it) avec détermination » pour « venger le sang des martyrs ».

Lucy Dee, 48 ans et ses filles Rina et Maia, âgées de 16 et 20 ans, habitantes de la colonie israélienne d’Efrat, près de Bethléem, avaient été tuées par balles dans le nord de la Cisjordanie le 7 avril.

L’opération israélienne « a été menée d’une façon qui n’a mis en danger ni les vies des soldats israéliens ni de civils palestiniens », a salué jeudi dans un communiqué Leo Dee, mari de Lucy et père de Rina et Maia, se disant « réconforté ».

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a également réagi, évoquant dans un communiqué « un message à l’adresse de ceux qui nous attaquent et veulent nous attaquer ». « Qu’importe l’endroit où vous tentez de vous cacher, nous vous trouverons », a-t-il affirmé.

Bastion de groupes armés, le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, est le théâtre de violences depuis plus d’un an.

Jeudi, dans la ville de Huwara, au sud de Naplouse, une Palestinienne de 26 ans ayant poignardé un soldat israélien a été abattue. Le soldat, âgé de 20 ans, a été hospitalisé et sa vie n’est pas en danger, d’après les services de secours.

Et le 22 février, 11 Palestiniens incluant des combattants avaient été tués et plus de 80 personnes blessées par balles dans un raid israélien à Naplouse, le plus meurtrier depuis 2005.

Trêve

Ces développements interviennent après une flambée de violences en début de semaine entre des groupes armés de la bande de Gaza et Israël, consécutive à la mort d’un responsable du Djihad islamique palestinien, en grève de la faim dans une prison israélienne.

Un Palestinien est mort à Gaza, avant que ne soit annoncée une trêve par le mouvement armé Djihad islamique et l’Égypte, un médiateur traditionnel. Israël n’a pas commenté.

Le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l’année s’élève désormais à 106. Dix-neuf Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués au cours de la même période, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.