(Dubaï) D’importantes « contraintes » restreignent l’entrée d’« énormes quantités d’approvisionnements » pour le nord de la Syrie dévasté par le violent séisme, a déclaré vendredi un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Aujourd’hui, le tremblement de terre attire de nouveau l’attention mais le monde a oublié la Syrie », a déploré Michael Ryan, chargé de la gestion des situations d’urgence sanitaire à l’OMS, lors d’une conférence de presse à Dubaï, où de l’aide humanitaire doit être envoyée pour la Syrie.  

Le gouvernement syrien a par ailleurs annoncé vendredi accepter que l’aide internationale destinée aux zones rebelles soit acheminée à partir des régions qu’il contrôle.

Le violent séisme de lundi a tué plus de 22 300 personnes en Turquie et en Syrie, l’une des pires catastrophes que la région ait connues depuis un siècle. Pour les Syriens, elle s’ajoute à 12 années d’une guerre civile qui a dévasté leur pays.

Si l’aide humanitaire afflue en Turquie, son arrivée en Syrie est bien plus difficile, notamment dans les zones contrôlées par les rebelles dans le nord-ouest du pays.

En 2014, l’aide pouvait parvenir aux zones rebelles par quatre passages frontaliers, mais sous la pression de la Chine et la Russie, seul le poste de Bab-al-Hawa, dans le nord du pays à la frontière avec la Turquie, est resté opérationnel.

Vendredi, un convoi d’aide de l’ONU est arrivé par Bab al-Hawa, le deuxième après celui de la veille, une goutte d’eau au regard des besoins sur place. Selon l’ONU, l’acheminement par ce poste-frontière reste perturbé en raison des routes endommagées.

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Un convoi d’aide de l’ONU est arrivé en Syrie par Bab al-Hawa, vendredi.

« Dès qu’il sera complètement opérationnel, il y a d’énormes quantités d’approvisionnements prêtes à entrer », a assuré Michael Ryan, sans donner de chiffres en raison de « contraintes très importantes » dues à l’absence de tout autre point de passage.

« Beaucoup d’agences, y compris la nôtre, avaient stocké de l’aide parce que nous sommes en hiver, et les besoins étaient déjà importants avant même le séisme », a-t-il expliqué.

Alors que les chances de trouver des survivants s’amenuisent, la Syrie est confrontée à un « deuxième désastre » en raison d’un manque de matériel médical, a-t-il averti.  

Le conflit en Syrie a tué près d’un demi-million de personnes et ravagé les infrastructures du pays. Selon l’ONU, la population, dont plus de 90 % vit sous le seuil de pauvreté, fait face à de multiples crises aiguës comme la faim et le choléra.