(Gaza) Des milliers de Palestiniens ont participé samedi à l’une des plus grandes célébrations depuis des années du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas dans la bande de Gaza, enclave contrôlée par le Hamas.  

Le Fatah et le Hamas, les deux principales formations palestiniennes, sont en désaccord depuis les élections de 2006, remportées par le Hamas, mais jamais reconnues ni par le Fatah ni par la communauté internationale.  

L’année suivante, des affrontements sanglants avaient opposé les deux camps, débouchant sur la naissance de deux systèmes politiques séparés : d’une part l’Autorité palestinienne siégeant en Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967 où vivent 2,8 millions de Palestiniens, de l’autre Gaza et ses 2,3 millions d’habitants dirigés par le Hamas et sous strict blocus israélien.

PHOTO MOHAMMED SALEM, REUTERS

Les Palestiniens étaient présents par milliers pour célébrer le mouvement Fatah à Gaza.

Ahmed Helles, qui dirige le Fatah dans la bande de Gaza, a profité de l’occasion du 58e anniversaire de la fondation du mouvement pour appeler à la réconciliation.  

À propos du nouveau gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou, le plus à droite de l’histoire d’Israël, il a affirmé que « ce gouvernement partira comme d’autres gouvernements racistes avant lui, et notre peuple restera ».

Il s’exprimait devant une foule arborant les drapeaux jaunes du Fatah et scandant des slogans en faveur de Mahmoud Abbas.  

« Le moment est venu de parvenir à la réconciliation nationale », a-t-il ajouté.  

Monther Al-Hayek, un porte-parole du Fatah, a souligné à l’AFP l’importance de parvenir à une « unité nationale pour affronter le gouvernement extrémiste de Nétanyahou. »

Le président algérien Abdelmajid Tebboune avait lancé fin 2021 une initiative pour réconcilier le Fatah et le Hamas, et est parvenu en juillet à réunir à Alger le président Abbas et le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, une rencontre qualifiée d’« historique ».  

Mais cette première rencontre publique en plus de cinq ans n’a pas conduit à une réconciliation plus large : en octobre, les deux mouvements ont signé un accord de réconciliation à Alger, M. Abbas n’était pas présent et l’accord n’a pas été mis en œuvre.