(Londres) L’ancien premier ministre britannique Tony Blair, qui a engagé la Grande-Bretagne dans la guerre en Afghanistan en 2001 aux côtés des États-Unis, a critiqué samedi « l’abandon » du pays par les Occidentaux.

« L’abandon de l’Afghanistan et de son peuple est tragique, dangereux et inutile, (ce n’est) ni dans leur intérêt ni dans le nôtre », a-t-il écrit dans un article mis en ligne sur le site de sa fondation, sa première réaction depuis l’effondrement du gouvernement afghan et la prise du pouvoir par les talibans.

« En observant les conséquences de la décision de rendre l’Afghanistan au même groupe que celui d’où est parti le carnage du 11 septembre, et d’une manière telle qu’on semble mettre en scène notre humiliation, la question que se posent alliés comme ennemis est : l’Occident a-t-il perdu toute volonté stratégique » ?

L’ancien premier ministre britannique, très critiqué pour son empressement à suivre les États-Unis en Afghanistan et en Irak, explique que la stratégie actuelle des Occidentaux leur sera néfaste à long terme.

« Le monde ne sait plus ce que défend l’Occident, tant il est évident que la décision de se retirer d’Afghanistan de cette manière était motivée non pas par la stratégie, mais par la politique », écrit M Blair.

« Nous l’avons fait sous les applaudissements de tous les groupes djihadistes du monde ».

« La Russie, la Chine et l’Iran observent et en profitent. Les engagements pris par les dirigeants occidentaux seront évidemment considérés comme une monnaie dévaluée », selon M. Blair.

Durant ses dix années à la tête du gouvernement britannique, à partir de 1997, M. Blair avait noué un lien étroit avec le président américain George W. Bush.

L’impopularité des interventions militaires au Moyen-Orient ont joué un grand rôle dans sa chute en 2007 et son remplacement par Gordon Brown.