(Washington) Les États-Unis ont exprimé lundi leur inquiétude à propos de la production d’uranium métal par l’Iran, signalée par le gendarme nucléaire des Nations unies, et ont exhorté Téhéran à revenir à la table des négociations.

Le département d’État a affirmé que les États-Unis avaient lu le dernier rapport des membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique, et étaient de l’avis que l’Iran ne possédait « aucun besoin crédible de produire de l’uranium métal ».

L’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015, offrait à l’Iran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l’arme atomique, et d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l’ONU. Téhéran s’engageait ainsi à ne pas produire d’uranium enrichi.

Mais l’Iran a affirmé plus tôt cette année avoir entrepris la recherche d’uranium métal afin de fournir du combustible pour un réacteur nucléaire de recherche, un sujet sensible car cette matière peut être utilisée dans la fabrication d’armes nucléaires.  

L’annonce était entrée dans le cadre d’une série de mesures prises en violation de l’accord sur le nucléaire de 2015 après l’annonce par le président Donald Trump du retrait des États-Unis.

« Nous avons annoncé clairement que l’escalade nucléaire continue, au-delà des limites de l’accord nucléaire, est contre-productive et incompatible avec un retour à un respect mutuel des termes de l’accord », a déclaré le porte-parole du département d’État Ned Price.

« L’Iran devrait cesser son escalade nucléaire et retourner à la table des négociations pour une mise en place complète et de bonne foi » de l’accord international, a-t-il ajouté.

Le président Joe Biden est en faveur d’un retour des États-Unis dans l’accord, convaincu qu’il permet de gérer pacifiquement l’un des principaux points d’achoppement avec Téhéran. Mais les discussions indirectes à Vienne, par l’entremise des Européens, n’ont connu aucune avancée, le gouvernement américain refusant de lever les sanctions non-liées à la question nucléaire.

Les négociations sont au point mort depuis l’investiture en Iran début août du nouveau président ultra-conservateur Ebrahim Raïssi, même si ce dernier se dit favorable aux efforts menés pour lever les sanctions américaines.