Trois guerres ont déjà opposé le Hamas et Israël depuis 2008.

Cet accès de fièvre survient au moment où de nouvelles manifestations ont eu lieu près de la frontière séparant Israël de Gaza pour protester contre le blocus imposé par l'État hébreu à ce territoire palestinien.

Affirmant avoir essuyé des tirs contre ses soldats lors de «violentes émeutes le long de la clôture de sécurité», entre Gaza et Israël, l'armée israélienne a indiqué que ses chars et avions avaient riposté en bombardant des «cibles militaires dans toute la bande Gaza».

Elle a accusé le Hamas d'avoir choisi «l'escalade».

Dans la soirée, trois roquettes ont été tirées depuis Gaza vers Israël, selon l'armée. «Si le Hamas continue ses tirs de roquettes, Israël réagira beaucoup plus durement qu'ils (les dirigeants du Hamas) ne le pensent», a averti le ministre de la Défense Avigdor Lieberman.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a mené des consultations vendredi soir avec le chef d'état-major le général Gadi Eisenkot et M. Lieberman au ministère de la Défense.

Un soldat israélien a été tué vendredi par des tirs de Palestiniens durant une opération près de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, a annoncé l'armée dans un communiqué.

«Durant un incident, un groupe de terroristes a tiré vers des soldats israéliens. L'un d'entre eux a été grièvement atteint et a succombé ensuite à ses blessures», a ajouté l'armée précisant avoir riposté par une série de raids aériens contre l'enclave palestinienne. Il s'agit du premier Israélien tué depuis le début, le 30 mars, d'un mouvement de protestations à Gaza contre le blocus israélien.

Deux Palestiniens ont été tués près de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza par des frappes israéliennes contre un poste d'observation du Hamas, selon des sources sécuritaires et le ministère de la Santé à Gaza. Un troisième Palestinien a été tué dans un bombardement à Rafah, également dans le sud de la bande de Gaza, a ajouté le ministère.

La branche militaire du Hamas a indiqué dans un communiqué que ces trois Palestiniens étaient des «combattants» membres de cette organisation.

Un quatrième Palestinien a été tué par des tirs de soldats israéliens près de la zone frontalière à l'est de la ville de Gaza, selon le ministère de la Santé gazaoui.

Depuis le 30 mars, des Palestiniens manifestent régulièrement dans le secteur frontalier pour dénoncer le blocus israélien imposé à Gaza et exiger le retour des réfugiés palestiniens chassés ou qui ont fui leurs terres en 1948 lors de la création de l'État d'Israël.

Au moins 149 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne et plus de 4000 blessés par balles depuis cette date. Aucun Israélien n'a été tué.

Menaces de guerre

Mais Israël s'irrite particulièrement ces derniers temps des cerfs-volants et ballons incendiaires lancés par certains protestataires depuis Gaza qui ont mis le feu, selon lui, à plus de 2600 hectares sur le territoire israélien.

Le week-end dernier, Israël et le Hamas avaient connu leur plus importante confrontation depuis la guerre qui les a opposés en 2014. Israël avait mené des dizaines de raids aériens, en réponse aux projectiles incendiaires, tuant deux adolescents palestiniens. Environ 200 roquettes et obus avaient ensuite été tirés depuis l'enclave vers Israël.

Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a multiplié ces derniers jours les menaces d'une opération de grande envergure dans la bande de Gaza si le Hamas ne mettait pas fin au lancement de cerfs-volants et ballons incendiaires.

Les télévisions israéliennes ont diffusé cette semaine des images de manoeuvres de l'armée s'entraînant pour une incursion terrestre dans la bande de Gaza.

Des membres du gouvernement tels que les ministres de l'Éducation Naftali Bennett et de la Sécurité intérieure Gilad Erdan ont préconisé d'attaquer systématiquement les lanceurs de cerfs-volants en les considérant comme des «terroristes».

Blocus renforcé

Israël a encore renforcé cette semaine le blocus sur la bande de Gaza.

Le ministère de la Défense a suspendu jusqu'à dimanche les livraisons de fioul et de gaz via Kerem Shalom, le seul point de passage de marchandises entre Israël et ce territoire palestinien.

La semaine dernière, Israël avait déjà annoncé la fermeture de ce point de passage pour nombre de marchandises, le Hamas qui contrôle l'enclave palestinienne dénonçant un «crime contre l'humanité».

Israël a aussi réduit la zone maritime ouverte aux pêcheurs de Gaza.

Depuis plus de dix ans, l'enclave palestinienne coincée entre Israël, l'Égypte et la Méditerranée, est soumise à un strict blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël.

Le renforcement de ce blocus intensifie la pression sur le Hamas dans un territoire où quelque 80 % des deux millions d'habitants sont tributaires d'une aide, selon la Banque mondiale.