Après s'être abstenu de voter sur une résolution concernant Jérusalem aux Nations unies, le gouvernement libéral s'est abstenu de mentionner aux médias qui accompagnent le premier ministre Justin Trudeau en Suisse que celui-ci avait eu une rencontre bilatérale avec le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou.

Le bureau du premier ministre canadien a envoyé un courriel aux médias qui couvrent le Forum économique mondial à Davos en matinée, mercredi, pour annoncer qu'une rencontre organisée à la « dernière minute » avait eu lieu entre les deux hommes.

Or, la tenue de cette rencontre avait été rapportée plusieurs heures auparavant dans un média israélien. Et en matinée, une attachée du bureau du premier ministre disait ne pas être en mesure de confirmer qu'une quelconque rencontre bilatérale était à l'agenda lorsque la question lui a été posée.

Lorsque cette situation a été portée à l'attention du bureau du premier ministre, on s'est dit « désolé » pour cet avis tardif et on a promis de fournir un compte rendu de la rencontre. Plusieurs heures plus tard, mercredi, cela n'avait pas encore été fait. Le service de presse du gouvernement israélien, de son côté, a publié une vidéo, des photos et un résumé de l'échange entre les deux leaders.

Les rencontres bilatérales du premier ministre se déroulent derrière portes closes, mais règle générale, elles sont précédées de séances de photos auxquelles participent quelques journalistes qui ne posent normalement de questions. Cela ne fut donc pas possible avant l'entretien Trudeau-Nétanyahou.

Cette rencontre survient quelques semaines après que le gouvernement du Canada eut choisi de s'abstenir de voter sur une résolution condamnant la décision du président Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y déménager l'ambassade des États-Unis.

Le premier ministre Trudeau a défendu cette prise de position il y a quelques jours en entrevue avec La Presse canadienne. Il a plaidé qu'Ottawa n'appréciait pas que certains pays mettent aux voix des résolutions pour « isoler » et « condamner » l'État hébreu aux Nations unies à des fins politiques.

« Ce n'est pas productif dans les relations internationales. Et le Canada évite de prendre parti là-dedans », a-t-il expliqué.

« Nous sommes moins intéressés à rouspéter et à jouer de la politique. Nous sommes plus intéressés à trouver des solutions et à avancer à un niveau substantiel. Et c'est pour ça qu'on fait les choix qu'on fait en termes de vote », a-t-il argué.