Le gouvernement yéménite a présenté mercredi soir des excuses officielles aux autonomistes sudistes et à la rébellion nordiste pour les guerres passées, dans le but d'encourager le dialogue national dont se sont retirés les sudistes.

Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle Saba, le gouvernement d'union nationale «présente ses excuses aux fils des provinces sudistes», zones qui réclament l'autonomie, et à ceux de la province de Saada dans le nord, fief de la rébellion zaïdite (branche du chiisme) que des guerres ont opposés au pouvoir central depuis 2004.

Le gouvernement indique qu'il présente ces excuses dans le but de créer «les conditions favorables pour faire réussir la conférence de dialogue national chargée de réaliser la réconciliation nationale».

Il souligne que le régime précédent du président déchu Ali Abdallah Saleh était «le principal responsable de la guerre de 1994» contre les Sudistes à l'issue d'une tentative de sécession, et «des guerres de Saada» dans le nord, ajoutant que ces conflits ont constitué «une erreur historique à ne pas répéter».

Le gouvernement d'union nationale souligne que le dialogue national est la seule issue et assure que la nouvelle Constitution qui doit être adoptée à l'issue de ce dialogue «garantira des droits égaux pour les citoyens et un partage équitable du pouvoir et des richesses».

Les représentants sudistes s'étaient retirés il y a une semaine de la conférence de dialogue national qui a démarré en mars dernier, réclamant de telles excuses et exigeant que le dialogue se poursuive à l'étranger, nombre de dirigeants sudistes vivant en exil. La tendance dure du mouvement sudiste boycotte les travaux de la conférence depuis son ouverture.

Les travaux de la conférence doivent aboutir à une nouvelle Constitution et à des élections générales en février 2014, en vertu de l'accord de transition qui a abouti au départ de Ali Abdallah Saleh en février 2012.

Le Yémen est le seul des pays du «Printemps arabe» où un soulèvement populaire s'est terminé par une solution négociée, en vertu de laquelle le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi a été élu à la tête de l'État pour une période intérimaire de deux ans.