Les formateurs militaires américains appelés à rester en Irak après la fin de l'année pour instruire les militaires irakiens n'ont «pas besoin d'immunité», ont estimé mardi les principaux leaders politiques du pays, alors que Washington insiste au contraire sur ce point.

«Les responsables sont tombés d'accord sur la nécessité de former les forces irakiennes et de terminer dès que possible le processus d'achat d'équipements», selon un communiqué rendu public par le gouvernement irakien à l'issue d'une réunion des principaux dirigeants politiques du pays sous la houlette du président Jalal Talabani.

Mais «les responsables sont tombés d'accord sur le fait que les formateurs n'avaient pas besoin de se voir accorder d'immunité», ajoute le texte.

Un responsable de l'ambassade américaine à Bagdad, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a indiqué que la déclaration était «en cours d'examen» et que des discussions avec les leaders irakiens allaient avoir lieu pour en évaluer la portée sur l'accord-cadre stratégique qui lie les deux pays depuis 2008.

En vertu d'un accord signé avec les autorités irakiennes en 2008, les États-Unis doivent avoir retiré toutes leurs troupes d'ici la fin de l'année, sauf si un nouvel accord est trouvé entre les deux parties.

Les dirigeants irakiens ont affirmé début août être ouverts à une discussion avec Washington sur le maintien d'une mission de formation. La Maison-Blanche a proposé de ne maintenir en Irak que 3000 à 4000 soldats après 2011, contre 43 500 aujourd'hui.

En août dernier, le plus haut gradé de l'armée américaine, à l'époque l'amiral Mike Mullen, avait insisté lors d'une visite à Bagdad sur le fait qu'un accord devrait prévoir que le Parlement irakien accorde l'immunité contre toute poursuite aux soldats américains restant basés en Irak.

Les responsables politiques irakiens insistent par ailleurs dans leur communiqué sur le fait que «la formation devrait s'opérer dans des bases irakiennes et être organisée de manière à assurer que les forces irakiennes soient professionnelles dans tous les secteurs».

«Ces forces devraient travailler conformément à la Constitution irakienne et être capables de prévenir toute menace sur la sécurité interne et externe de l'Irak et de préserver l'intégrité de son territoire, de ses eaux et de son espace aérien, ainsi que sa démocratie constitutionnelle», soulignent-ils.

Les Américains estiment que les forces irakiennes sont capables de maintenir la sécurité intérieure mais pas encore en mesure de protéger l'espace aérien, les eaux territoriales et les frontières.