Longtemps critiquée, l’éducation sexuelle s’améliore au Québec. Mais des lacunes persistent. Et si les solutions se trouvaient en Suède ?

Former les enseignants

Au Québec, l’éducation sexuelle est obligatoire dans les écoles primaires et secondaires depuis 2018*. De manière générale, « c’est de mieux en mieux », observe Caroline Simon, intervenante et coordinatrice chez Sexplique. Mais des lacunes persistent, dont le fait que de nombreux enseignants ne se sentent pas outillés pour mener ces discussions délicates avec les élèves. L’ajout d’une formation obligatoire pour les futurs enseignants comme c’est le cas en Suède serait-il une solution intéressante ? Absolument, répond Mme Simon. « Je pense que c’est essentiel », dit-elle. Un avis partagé par la sexologue Estelle Cazelais. « Ça bénéficierait énormément aux enseignants et aux jeunes surtout », note la directrice du volet éducation à l’organisme Les 3 sex.

Des organismes reconnus

Actuellement, il n’y a rien qui puisse se comparer à l’Association suédoise pour l’éducation sexuelle au Québec. Il existe bien une coalition d’organismes visant à promouvoir l’éducation sexuelle, Édusex, mais elle est loin d’avoir la même portée culturelle, estime Estelle Cazelais. Selon la sexologue, elle mériterait d’être davantage reconnue. Comme tous les organismes communautaires œuvrant en éducation sexuelle et qui disposent d’une panoplie de ressources et d’outils destinés aux enseignants. « On a l’expertise au Québec. Maintenant, est-ce que c’est connu ? Probablement pas assez », déplore-t-elle.

Plus de cliniques jeunesse

Il existe déjà des cliniques pour les jeunes au Québec. « Je ne crois pas que le réseau soit aussi gros qu’en Suède », note toutefois Estelle Cazelais. Mais cela change tranquillement. Mises sur pied il y a quelques années, les Aires ouvertes visent à faciliter l’accès aux services d’aide en santé mentale et sexuelle aux jeunes de 12 à 25 ans. Ces nouvelles ressources – une trentaine réparties dans la province – regroupent plusieurs professionnels de la santé, dont une infirmière et une travailleuse sociale. « Il n’y en a pas encore beaucoup, mais ça commence », souligne Mme Cazelais.

* Abordée dans le cours de formation personnelle et sociale implanté en 1984, l’éducation sexuelle était devenue facultative en 2001.