(Moscou) Un tribunal russe a prolongé mardi jusqu’au 30 août la détention provisoire du journaliste américain du Wall Street Journal Evan Gershkovich, arrêté en mars pour des accusations d’« espionnage » qu’il rejette.

« Le tribunal a accepté la requête des enquêteurs de prolonger la mesure préventive sous forme de détention jusqu’au 30 août », a indiqué la cour, citée par les agences de presse russes.

Cette décision correspond à ce que demandaient les services de sécurité russes (FSB).

À Washington, le porte-parole du département d’État Matthew Miller a aussitôt réitéré un appel à sa « libération immédiate », ainsi qu’à celle d’un ancien Marine, Paul Whelan, également détenu en Russie.

Il a précisé que les parents étaient présents au tribunal, mais que les États-Unis ne les avaient pas aidés à s’y rendre.

Ancien sous-officier du corps des Marines, Paul Whelan, 53 ans, purge une peine de 16 ans de prison pour espionnage en Russie.

Le Kremlin affirme qu’Evan Gershkovich a été interpellé en « flagrant délit », sans avancer de preuves, le dossier étant classé secret. Il est notamment accusé d’avoir recueilli des informations sur l’industrie de la défense russe.

Evan Gershkovich, sa famille, son employeur le Wall Street Journal et les autorités américaines rejettent catégoriquement ces accusations passibles de 20 ans de prison.

Evan Gershkovich, qui a travaillé auparavant pour l’AFP à Moscou, est le premier journaliste étranger arrêté en Russie pour « espionnage » depuis la chute de l’Union soviétique. Il se trouve actuellement dans la prison moscovite de Lefortovo.

Vendredi, la Russie avait interdit pour la deuxième fois une visite consulaire au journaliste, décision présentée par Moscou comme une mesure de représailles après le refus de Washington de donner des visas à certains journalistes russes en avril lors de la venue du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à l’ONU à New York.

Son arrestation s’inscrit dans le contexte des graves tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Russie provoquées par le conflit en Ukraine, où Washington soutient Kyiv militairement et financièrement face à Moscou.