(Kyiv) Un bombardement russe sur la ville ukrainienne de Kourakhove, dans la région de Donetsk (est), a fait vendredi au moins deux morts et deux blessés, a indiqué un responsable local.

La Russie a multiplié les bombardements ces dernières semaines en zones urbaines notamment pour détruire des infrastructures essentielles et endommager le réseau électrique et ferroviaire, tuant de nombreux civils.  

« La partie centrale de la ville a été touchée, plusieurs immeubles sont endommagés. Deux personnes ont été blessées, deux autres ont été tuées », a écrit sur Facebook le chef de l’administration militaire de Kourakhove, Roman Padoun.

Il a précisé que le bombardement avait eu lieu « tôt dans la matinée » de vendredi.  

La cité de Kourakhove est située près de la ligne de front et à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de la grande ville de Donetsk, occupée par la Russie.

Depuis l’échec de l’offensive ukrainienne de l’été 2023, la Russie a l’initiative, en particulier dans la région de Donetsk, face à un adversaire qui peine à recruter de nouveaux soldats et se trouve confronté aux lenteurs de l’aide occidentale.  

Les forces russes grignotent du terrain dans la zone de l’ancienne ville-forteresse d’Avdiïvka, conquise en février.

Moscou cherche aussi à s’emparer de Tchassiv Iar, dont la capture pourrait ouvrir la voie vers celle de villes plus importantes dans la région de Donetsk.

PHOTO UKRAINE PATROL POLICE, FOURNIE PAR ASSOCIATED PRESS

Tchassiv Iar, 29 avril 2024

Dans une interview au journal britannique The Times, Oleksandr Pavliouk, le commandant des forces terrestres ukrainiennes, a affirmé que l’armée russe avait un avantage de 10 pour 1 en termes d’artillerie autour de Tchassiv Iar et une « supériorité aérienne totale ».

Selon lui, le Kremlin essaye de prendre cette ville pour célébrer une victoire le 9 mai, date officielle de la défaite des nazis face à l’URSS en 1945.  

Le président russe Vladimir Poutine tente de présenter son invasion de l’Ukraine dans la lignée de la guerre contre Hitler.  

150 000 soldats russes tués

Quelque 150 000 soldats russes ont été tués depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février 2022, selon des estimations communiquées par le ministre français des Affaires étrangères vendredi.

PHOTO YULIA MOROZOVA, ARCHIVES REUTERS

Quelque 150 000 soldats russes ont été tués depuis le début de l’invasion en février 2022, selon des estimations françaises.

« L’échec militaire de la Russie est déjà là. Nous estimons à 500 000 les pertes militaires russes dont 150 000 morts », a déclaré Stéphane Séjourné dans un entretien publié vendredi dans l’édition européenne du journal russe indépendant Novaya Gazeta.

« Tout cela pourquoi ? Cela tient en deux mots : pour rien ».

Cette estimation des pertes russes est légèrement inférieure à celle présentée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky en février dernier, lorsqu’il avait fait état de la mort de 180 000 soldats ennemis.

La Grande-Bretagne estimait de son côté fin avril qu’environ 450 000 Russes avaient été tués ou blessés en Ukraine.

Moscou n’a divulgué aucune information sur le nombre de morts et blessés parmi ses troupes depuis septembre 2022, quand un bilan de près de 6000 tués avait été communiqué.

Côté ukrainien, fin février, le président Zelensky avait fait état de 31 000 soldats morts. « Pas 300 000, ni 150 000, comme le disent Poutine et son cercle de menteurs. Mais chacune de ces pertes est une grande perte pour nous », avait-il ajouté en conférence de presse.

Selon de nombreuses sources sécuritaires occidentales, les pertes militaires ukrainiennes sont toutefois largement sous-estimées.

Le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, avait estimé à la même période à 444 000 les pertes ukrainiennes, sans préciser s’il parlait seulement de morts ou de morts et de blessés. Vendredi, il a fait état de 111 000 pertes ukrainiennes, toujours sans précision, depuis le début de l’année.