(Moscou) Le Kremlin a qualifié jeudi d’« infondées » les accusations américaines affirmant que la Russie a eu recours à un agent chimique contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC).

« Comme toujours, ces accusations semblent totalement infondées », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, assurant que Moscou respectait « ses obligations relatives au droit international » dans ce domaine.

Dans un communiqué publié mercredi, le département d’État américain a accusé Moscou d’avoir utilisé une « arme chimique », la chloropicrine, contre les troupes ukrainiennes, en violation du CIAC, signé et ratifié par la Russie.

La chloropicrine a été employée massivement lors de la Première guerre mondiale comme gaz suffocant.

Selon l’agence américaine Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, il s’agit d’un agent chimique qui endommage le système respiratoire et peut causer de sévères irritations de la peau et des yeux.

 « L’utilisation de ces produits chimiques n’est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille », a écrit le département d’État.

La Russie a déclaré ne plus posséder d’arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l’utilisation d’armes toxiques dont il est accusé.

Mercredi, Washington a également annoncé une nouvelle vague de sanctions visant des dizaines d’entreprises ou personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l’effort de guerre du Kremlin.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d’aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d’entre elles, d’avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent aussi des entreprises issues de cinq autres pays : les Émirats arabes unis, la Turquie et l’Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l’Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

 « Les États-Unis poursuivent leurs pressions non dissimulées sur ces pays, des entreprises souffrent, mais ce n’est pas en mesure de porter atteinte au développement de nos relations bilatérales avec ces pays », a réagi jeudi M. Peskov.

Selon Dmitri Peskov, le Kremlin entend poursuivre ces collaborations « de manière à minimiser, progressivement, les risques soulevés […] par ces mesures hostiles ».

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux États-Unis, ainsi que l’interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l’UE et plusieurs pays proches, tels que l’Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l’encontre de la Russie depuis son attaque à grande échelle contre l’Ukraine en février 2022.