(Budapest) Le premier ministre hongrois Viktor Orban a dénoncé mercredi la « hongrophobie » régnant selon lui dans les cercles de l’Union européenne, qui bloque des milliards de fonds réservés à Budapest dans l’attente de réformes anticorruption.

Un compromis a finalement été trouvé mi-décembre quand les États membres ont accepté de réduire le montant gelé, mais quelque 12 milliards d’euros demeurent suspendus, les mesures déjà prises étant jugées « insuffisantes ».

« Nous avons trouvé un accord avec l’UE, une performance exceptionnelle de notre part alors que nous avons dû combattre la hongrophobie dans un monde gouverné par le libéralisme », a déclaré le dirigeant nationaliste lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d’année.

« Sans cette hongrophobie », un terme qu’il a utilisé à plusieurs reprises, « il nous aurait fallu un ou deux jours seulement », a-t-il assuré.  

La procédure lancée par la Commission européenne devant les « violations de l’État de droit constatées » dans ce pays d’Europe centrale est « de nature à porter un coup fatal à l’UE », selon Viktor Orban. « Une poignée de personnes » obsédées par cette question « essaient d’imposer leur volonté à quelques pays ».

Le premier ministre a particulièrement ciblé le Parlement européen, qui a estimé en septembre que la Hongrie n’était plus une démocratie, mais un « régime hybride d’autocratie électorale ».

Avant même le scandale de corruption présumée impliquant le Qatar, la réputation de l’instance était « déjà réduite à néant », a-t-il asséné.

« Il faut curer le marigot », a-t-il répété, en allusion au slogan de l’ancien président américain Donald Trump « Drain the swap » dont il est un fervent partisan.  

M. Orban prône régulièrement une limitation des pouvoirs du Parlement et une élection des eurodéputés par les gouvernements nationaux plutôt que par le biais d’un vote direct.

Interrogé sur ses projets alors qu’il en est à son quatrième mandat consécutif, le responsable de 59 ans a répondu n’avoir aucunement l’intention de se retirer de la vie politique.

« Bien sûr, on ne peut pas dire pour combien de temps je vais pouvoir rester, mais ce n’est pas comme le football, Dieu décidera », a lâché ce passionné du ballon rond.