(Londres) Des parlementaires britanniques se sont alarmés mardi de l’augmentation de la menace terroriste d’extrême droite au Royaume-Uni, pressant armée et police à renforcer les contrôles en leur sein.

Le phénomène « a augmenté de manière constante » depuis 2017, souligne dans son rapport annuel la commission parlementaire sur le renseignement et la sécurité.

Un nombre croissant de jeunes de moins de 24 ans sont dans le viseur des services de renseignements intérieurs britanniques (MI5) pour des liens avec le terrorisme d’extrême droite, indiquent notamment les parlementaires.

« La nouvelle menace du terrorisme d’extrême droite est fragmentée et complexe, de plus en plus alimentée par internet et caractérisée par une population au fait des technologies, composée principalement de jeunes hommes, dont beaucoup sont encore adolescents, qui sont typiquement des “terroristes auto-initiés” », indique le rapport.

Le rapport souligne également que peu des individus surveillés appartiennent à des groupes organisés, rendant difficiles leur identification et leur suivi.

Les services de contre-terrorisme ont empêché 25 attaques entre mars 2017 et janvier 2020. Parmi elles, huit relevaient du terrorisme d’extrême droite, précise le rapport, qui évoquent des motivations « très individualistes ».

« Déterminer comment, pourquoi et quand ils peuvent choisir d’attaquer pose donc un défi particulièrement important », est-il ajouté.

Les parlementaires insistent pour que police et armée en fassent plus pour repérer et éliminer des menaces réelles ou potentielles en leur sein.

Les extrémistes d’extrême droite ont souvent un intérêt pour la culture militaire, les armes, les forces armées et les organisations de maintien de l’ordre, affirme le rapport. Ils peuvent rejoindre l’armée ou la police ou chercher à recruter au sein de ces institutions.

Les forces armées britanniques n’ont toutefois pas de consignes claires concernant l’appartenance de leur personnel à des organisations, « sans parler (d’une organisation) extrémiste », indique la commission.

Il « semble que ce soit une approche assez risquée » vu les rôles sensibles que peut jouer le personnel », est-il ajouté.

Une « inquiétude particulière » existe dans la police en raison d’un « manque de contrôle approfondi d’antécédents » du personnel recruté.  

La commission sur le renseignement et la sécurité a déjà critiqué par le passé le gouvernement britannique pour ne pas avoir réussi à enquêter à temps sur une possible ingérence russe dans la vie politique britannique, notamment au moment du référendum sur le Brexit en 2016.