(Moscou) La Russie a revendiqué mercredi la prise de trois villages près de Bakhmout, ville de l’est de l’Ukraine aujourd’hui largement détruite, que les forces russes tentent de conquérir depuis l’été.

« À la suite d’actions offensives, les soldats russes ont libéré les localités de Bilogorivka et Perche Travnia » (village appelé Ozarianyvka en ukrainien), a affirmé le ministère russe de la Défense dans l’après-midi.

Le premier village est situé à environ 25 km au nord de Bakhmout, et le second à une vingtaine de kilomètres au sud.

Plus tard dans la journée de mercredi, il a annoncé la prise d’une troisième localité au sud de la ville, Andriivka.

La Russie a par ailleurs revendiqué la conquête, dans une autre partie de la région de Donetsk, de la localité de Vodiané, se rapprochant un peu de Avdiivka, ville située près de la ligne de front depuis 2014.

Depuis l’été, les combats font rage pour Bakhmout, que Moscou tente de conquérir sans y parvenir, malgré l’appui du groupe paramilitaire Wagner.

La bataille a pris une importance d’autant plus symbolique pour les responsables russes que la conquête de la ville viendrait après une série d’humiliantes défaites, avec les retraites de Kharkiv (nord-est) en septembre et Kherson (sud) en novembre.  

L’armée russe annonce régulièrement la prise de toutes petites localités dans les environs de Bakhmout, mais n’a jamais semblé jusqu’ici en position de prendre la cité, qui compterait encore près de la moitié de ses 70 000 habitants d’avant-guerre, selon les autorités ukrainiennes.

La ville est aujourd’hui partiellement détruite, notamment du fait des combats d’artillerie, et n’a plus accès ni à l’électricité ni au gaz, selon un bulletin de la présidence ukrainienne mercredi matin.

Le patron de Wagner, le milliardaire Evguéni Prigojine, a surnommé la bataille « l’abattoir de Bakhmout », jurant vouloir y « détruire l’armée ukrainienne ».

Mais les avancées russes autour de cette ville sont loin d’être suffisantes, selon le groupe de réflexion américain Institute for the Study of War qui analyse au jour le jour les évolutions sur le front.

L’institut a qualifié mercredi les progrès de Moscou de « marginaux » et juge peu probable que des forces russes « dégradées » puissent encercler Bakhmout rapidement.