(Moscou) L’armée russe s’apprête à évacuer la population de la ville de Kherson, capitale d’une région clé du sud de l’Ukraine, face à une contre-offensive de Kyiv mettant les troupes russes dans une situation « tendue », a annoncé mardi le commandant des forces russes en Ukraine.

« L’armée russe va assurer avant tout l’évacuation sécurisée de la population », a déclaré à la télévision publique Rossia 24 le général Sergueï Sourovikine, en charge des opérations en Ukraine depuis dix jours, notamment à Kherson, capitale d’une région du sud de l’Ukraine occupée militairement depuis le printemps et annexée en septembre.

« Les actions ultérieures concernant la ville de Kherson elle-même vont dépendre de la situation militaire », a précisé le général russe, en prônant « la nécessité de préserver le maximum de vies de la population civile et des militaires russes », a-t-il annoncé.

« Nous n’excluons pas une prise de décision très difficile », a-t-il ajouté sans autre précision.

« La situation dans la zone de l’opération militaire spéciale peut être qualifiée de tendue », a-t-il par ailleurs reconnu.  

« L’ennemi n’abandonne pas ses tentatives d’attaques sur les positions des troupes russes… Le régime ukrainien cherche à percer notre défense », en réunissant « toutes ses réserves » pour la contre-offensive, a-t-il indiqué.

Le général russe évoque des frappes ukrainiennes visant « les infrastructures sociales, économiques et industrielles » dans la région. Parmi les sites endommagés par les frappes figurent notamment le barrage de la centrale électrique de Kakhovka, dont la destruction pourrait provoquer une gigantesque inondation selon des experts, et le pont Antonovski reliant les rives nord et sud du fleuve Dniepr, a indiqué le général Sourovikine.

Ces frappes entraînent des perturbations de l’approvisionnement en électricité, en eau et en nourriture de Kherson, a-t-il précisé, en dénonçant une « menace directe pour la vie des habitants ».

Pour sa part, le dirigeant installé dans la région de Kherson par Moscou, Vladimir Saldo, a annoncé une évacuation vers le rive gauche du fleuve Dniepr de la population de plusieurs localités de sa région afin de permettre à l’armée russe de mettre en place des « constructions défensives d’ampleur » face à une « vaste contre-offensive » préparée par les forces ukrainiennes.

« Là où les militaires agissent, il n’y a pas de place pour les civils », a expliqué M. Saldo sur Telegram.

« La région de Kherson reste sous la protection de l’armée russe », a-t-il toutefois assuré.