(Washington) Un responsable de l’agence spatiale russe Roscosmos a déclaré lundi « espérer » que Moscou continuera de participer à la Station spatiale internationale (ISS) après 2024, malgré des déclarations ayant provoqué des inquiétudes cet été sur un possible retrait rapide de la Russie après cette date.

« Nous commençons à discuter de l’extension de notre participation au programme de l’ISS avec notre gouvernement et espérons obtenir la permission de continuer cette année », a déclaré lors d’une conférence de presse le directeur des vols habités chez Roscosmos, Sergueï Krikaliov.

« Nous commençons à réfléchir à la conception et à la construction d’une nouvelle station, mais nous savons que cela ne va pas arriver très rapidement », a-t-il également dit.  

« Donc probablement que nous allons continuer à voler jusqu’à ce que nous ayons une nouvelle infrastructure qui nous permette d’avoir une présence humaine permanente en orbite basse au moins », a ajouté cet ancien cosmonaute.

Les partenaires internationaux opérant l’ISS — agences spatiales américaine et russe, mais aussi européenne, canadienne et japonaise — ne sont pour le moment engagés que jusqu’en 2024.

La NASA a déjà annoncé vouloir continuer à opérer l’ISS jusqu’en 2030.  

Sur fond de fortes tensions russo-occidentales liées à la guerre en Ukraine, le patron de Roscomos, Iouri Borissov, avait annoncé cet été que la Russie quitterait l’ISS « après 2024 », et construirait sa propre station orbitale.  

Mais il n’avait pas fixé de date précise pour le retrait.  

La mise en service d’une station spatiale russe prendra de nombreuses années, et sans l’ISS, la Russie n’aurait alors plus de destination où envoyer ses cosmonautes.

M. Krikaliov, le directeur des vols habités russes, s’exprimait lundi en anglais lors d’une conférence de presse organisée par la NASA avant le décollage mercredi vers l’ISS d’une fusée de SpaceX, avec à bord une cosmonaute russe, deux astronautes américains et un japonais.

Le secteur spatial est l’un des rares domaines de coopération ayant survécu aux tensions extrêmes entre les États-Unis et la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février.