(Vatican) Le pape François a demandé aux fidèles de prier pour lui à l’occasion de son prochain voyage au Canada qu’il a décrit comme « un pèlerinage pénitentiel ».

S’adressant à une foule de pèlerins rassemblés sur la place Saint-Pierre, le pape a indiqué que « si Dieu le voulait », il amorcerait le 24 juillet son séjour de sept jours au Canada.

Le souverain pontife profitera de ce voyage pour présenter les excuses officielles de l’Église aux Autochtones pour les exactions passées.

« Malheureusement, au Canada, de nombreux chrétiens, y compris certains membres d’instituts religieux, ont contribué à des politiques d’assimilation culturelle qui, dans le passé, ont gravement porté préjudice aux communautés autochtones de diverses manières », a-t-il déclaré.

Après avoir rappelé qu’il avait récemment rencontré au Vatican plusieurs groupes de représentants autochtones pour exprimer sa peine et sa solidarité, François a dit espérer que ce séjour « contribuera au voyage de guérison et de réconciliation déjà entrepris ».

Le pape François doit visiter le Canada du 24 au 29 juillet. Il se rendra en Alberta, au Québec et au Nunavut. Un thème majeur de sa visite est la réconciliation avec les peuples autochtones pour les agressions subies dans des pensionnats fédéraux pour Autochtones, dont plusieurs étaient dirigés par des membres de congrégations religieuses catholiques.

Les pèlerins devront faire preuve de patience à Sainte-Anne-de-Beaupré

Un porte-parole du comité organisateur de la visite papale au Canada, qui s’interrogeait sur le bien-fondé de l’horaire de la visite papale au Québec, croit qu’on ne pouvait pas mettre en place un meilleur plan.

Au cours d’un point de presse, plus tôt cette semaine, Jasmin Lemieux-Lefebvre, a admis s’être demandé si exiger des survivants des pensionnats pour enfants autochtones, dont plusieurs sont fort vieux, d’arriver très tôt pour prendre une navette était excessif.

« Je ne savais pas si on leur en demandait trop, a-t-il déclaré. Nous avons fait de notre mieux pour trouver le bon équilibre entre la sécurité et un bon accueil pour tous les survivants des pensionnats pour enfants autochtones. »

Les gens qui ont pu obtenir un billet pour la messe papale du 28 juillet à Sainte-Anne-de-Beaupré devront être matinaux. Ils devront obligatoirement emprunter une des navettes disponibles pour s’y rendre à partir du centre Vidéotron de Québec ou de Mont-Sainte-Anne. Elles seront en service de 5 h à 7 h. La messe, elle, commence à 10 h.

Aucun véhicule ne sera autorisé sur les lieux.

La basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré accueillera environ 1600 personnes. Quelque 10 000 autres pourront écouter la messe sur de grands écrans à l’extérieur du monumental édifice, dont 70 % des billets étaient réservés pour les communautés autochtones. Les quelque 2000 billets pour le public en général se sont envolés en 10 minutes.

« Si vous n’avez pas de billet, pour l’amour de Dieu, ne venez pas à Sainte-Anne-de-Beaupré », a enjoint le président du comité organisateur de la visite papale à Québec, Benoît Thibault. Celui-ci a indiqué que l’évènement avait nécessité une importante logistique.

En raison de la longue attente prévisible, les organisateurs encouragent les spectateurs à apporter de la nourriture, une chaise de camping, des parasols et des glacières. Des services d’aide psychologique seront offerts pour les participants autochtones. Un hôpital de campagne sera aussi installé.

On s’attend à ce que le pape arrive sur les lieux 45 minutes avant le début de la messe qui sera célébrée en espagnol, sa langue natale.

Des sous-titres en anglais et en français seront disponibles sur les écrans géants. La messe sera aussi traduite en une dizaine de langues autochtones sur le site internet officiel de la visite papale.

La messe sera également diffusée sur écran géant sur les Plaines d’Abraham et dans les 143 salles de la chaîne de cinéma Guzzo de la région montréalaise.

Avec La Presse Canadienne