(Moscou) Le dirigeant de la Biélorussie Alexandre Loukachenko a dit mardi avoir discuté la veille avec le président russe Vladimir Poutine des « plans » d’attaque contre la Russie que les Occidentaux ont selon lui préparés, en plein conflit en Ukraine.

« Depuis peu, et nous en avons parlé en détail hier avec le président russe, des plans stratégiques d’attaque contre la Russie ont été établis », a déclaré, selon l’agence biélorusse Belta,  M. Loukachenko, qui a eu un entretien téléphonique avec M. Poutine lundi.

Ces « plans » prévoient des offensives « passant par l’Ukraine et par la Biélorussie », a assuré M. Loukachenko. « L’histoire se répète », a-t-il conclu, en allusion aux invasions de la Russie par Napoléon 1er et par l’Allemagne nazie.

M. Loukachenko, qui louvoyait autrefois entre l’Europe et Moscou, s’est rangé aux côtés de la Russie et soutient son offensive contre l’Ukraine, permettant notamment à Moscou d’utiliser le territoire biélorusse comme base arrière.

Le mois dernier, M. Poutine a annoncé que Moscou allait fournir « dans les prochains mois » en Biélorussie des missiles capables de transporter des charges nucléaires.

En raison de son soutien à Moscou et de la répression d’un vaste mouvement de contestation en 2020, la Biélorussie est visée par des sanctions occidentales, accroissant encore sa dépendance à l’égard de la Russie.

La Biélorussie fait face à une « guerre hybride » et les actions des Occidentaux « rapprochent le monde de l’abîme d’une grande guerre qui ne peut avoir de vainqueur », a encore déclaré M. Loukachenko.

Reprenant séparément cette rhétorique, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a elle aussi accusé les États-Unis et leurs alliés de « confrontation hybride » avec la Russie, « qui s’approche dangereusement d’une confrontation militaire ouverte avec notre pays ».

Cela signifierait « un conflit armé entre des puissances nucléaires. Évidemment, une telle collision comporterait un risque d’escalade nucléaire », a-t-elle ajouté dans un communiqué s’en prenant au soutien du Japon à ses alliés occidentaux face à la Russie.

Depuis le début de l’offensive, Moscou a plusieurs fois brandi, de façon plus ou moins directe, la menace nucléaire, les pays occidentaux y voyant une tentative d’intimidation pour les dissuader de soutenir Kyiv.