(Copenhague) La Finlande espère une ratification « la plus rapide possible » par les 30 membres de l’OTAN, en cas de candidature seule ou avec la Suède pour rejoindre l’alliance atlantique, a affirmé mercredi sa première ministre Sanna Marin.

Mais Helsinki mène aussi des discussions avec les principaux pays de l’alliance pour obtenir des garanties de protection durant la période d’adhésion qui peut durer plusieurs mois, a-t-elle ajouté, citant les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France.

« Si la Finlande et la Suède étaient candidates, la question clé est d’avoir un processus de ratification le plus court possible », a déclaré Mme Marin lors d’une conférence de presse des dirigeants nordiques à Copenhague.

« Ce serait la meilleure garantie de sécurité que nous pourrions avoir », a-t-elle plaidé.

« Mais bien sûr, nous discutons spécifiquement avec les plus grands pays membres de l’OTAN, sur les garanties de sécurité et les problèmes de sécurité que nous pourrions avoir » durant la période intérimaire, a affirmé la dirigeante sociale-démocrate.

Le ministre britannique de la Défense, qui se trouvait au même moment en Finlande pour assister à des exercices militaires baptisés « Arrow 2022 », a promis le « soutien » du Royaume-Uni en cas d’attaque contre le pays nordique.

« Je ne peux pas concevoir que nous ne viendrons pas soutenir la Finlande et la Suède, où qu’elles en soient sur le débat sur l’OTAN et leurs accords, je crois que c’est ce qui nous lie vraiment », a déclaré Ben Wallace lors d’une conférence de presse.

« Nous ferions tout ce que nous pourrions faire pour la Finlande », a promis le ministre lors de ce déplacement à Kankaanpää, dans le sud-ouest du pays, où les exercices ont réuni 3400 soldats et 150 blindés.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki et Stockholm se rapprochent d’une candidature, possiblement commune, pour mieux se protéger de leur voisin russe.

Une unanimité se dessine pour accueillir la Finlande et la Suède dans les rangs de l’OTAN, selon l’alliance militaire, mais le processus de ratification implique un feu vert des Parlements des 30 pays.

Seuls les membres de l’OTAN bénéficient formellement de la protection de l’article 5, le parapluie de sécurité de l’alliance militaire lancée par les États-Unis au début de la Guerre froide avec l’Union soviétique.

Le président finlandais Sauli Niinistö doit rendre publique le 12 mai sa position personnelle concernant une candidature de la Finlande à l’OTAN, mais un fort soutien de l’opinion et des députés au Parlement sont déjà acquis.

Selon des médias finlandais, la décision du gouvernement pourrait intervenir dans les prochains jours.

Côté suédois, le gouvernement et les partis au Parlement doivent présenter le 13 mai une revue de sécurité sur la question de l’adhésion.

Stockholm mène des consultations avec des pays membres. Sa cheffe de la diplomatie Ann Linde s’est rendue mardi aux États-Unis et poursuit sa visite au Canada.