(Genève) Plus de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat aux réfugiés.

Le Haut Commissariat aux réfugiés recensait exactement 4 215 047 réfugiés ukrainiens lundi. Ce sont 38 646 de plus que lors du précédent pointage dimanche.

L’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n’autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.

L’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU a précisé qu’environ 205 500 non-Ukrainiens avaient aussi fui le pays et rencontraient parfois des difficultés à rentrer dans leur pays d’origine.

L’ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.

Au total, ce sont donc plus de 10 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

Avant ce conflit, l’Ukraine était peuplée de plus de 37 millions de personnes dans les territoires contrôlés par Kyiv - qui n’incluent donc pas la Crimée (sud) annexée en 2014 par la Russie, ni les zones de l’Est sous contrôle des séparatistes prorusses depuis la même année.

Selon l’UNICEF, plus de la moitié des 7,5 millions d’enfants que compte le pays sont soit des déplacés internes, soit des réfugiés.

Pologne

La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés partis d’Ukraine depuis le début de l’invasion russe. Près de six réfugiés ukrainiens sur 10 sont entrés en Pologne.

Depuis le 24 février, 2 451 342 d’entre eux sont entrés en Pologne, selon le HCR. Et selon l’UNICEF, environ la moitié sont des enfants.

Au total, les gardes-frontières polonais comptabilisaient 2 481 000 personnes fuyant le conflit dimanche.

Selon le vice-ministre de l’Intérieur, 1,5 million d’entre eux restent en Pologne. Parmi eux, 600 000 ont déjà obtenu le numéro national d’identification (PESEL).  

Ce numéro est un sésame largement utilisé dans les relations avec les institutions publiques polonaises, les services de santé, pour l’obtention d’un numéro de téléphone, l’accès à certains services bancaires, etc.

Roumanie-

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés, 643 058 personnes s’étaient rendues en Roumanie au 3 avril.  

Moldavie

En Moldavie, petit pays de 2,6 millions d’habitants, la Commission européenne encourage les réfugiés ukrainiens à poursuivre leur route pour s’installer dans un pays de l’Union européenne plus à même de supporter la charge financière.

Selon le HCR,  394 740 personnes sont entrées en Moldavie.

La plupart ont poursuivi leur route, notamment vers la Roumanie. Le Programme alimentaire mondial a toutefois  commencé à distribuer une aide financière à 100 000 réfugiés et leurs familles d’accueil dans le pays, pour permettre de mieux atténuer le choc pour l’un des pays les plus pauvres d’Europe.

Hongrie

La Hongrie avait accueilli au 3 avril 390.302 Ukrainiens, selon le HCR.

Slovaquie

Au 3 avril, un total de 301 405 personnes étaient arrivées d’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le HCR.

Russie-

Le nombre de réfugiés en Russie s’élève à près de 350 632 au 29 mars, dernier chiffre disponible.

Le HCR note aussi que, entre le 21 et le 23 février, 113 000 personnes sont passées des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk (est de l’Ukraine) en Russie.

Biélorussie

Au 3 avril, la Biélorussie avait accueilli 15 281 personnes.

Méthode

Le HCR précise que pour les pays frontaliers de l’Ukraine qui font partie de l’espace Schengen (Hongrie, Pologne, Slovaquie), les chiffres présentés par le Haut Commissariat dénombrent ceux qui ont traversé la frontière et sont entrés dans le pays. Le HCR estime « qu’un grand nombre de personnes ont poursuivi leur chemin vers d’autres pays ».

De plus, l’organisation indique ne pas compter les gens originaires de pays limitrophes qui quittent l’Ukraine pour rentrer chez eux.