(Paris) Les principaux développements depuis le début, il y a un mois, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a déjà tué des centaines de civils et poussé 10 millions d’Ukrainiens à fuir leur foyer.

Début de l’invasion

Le 24 février à l’aube, le président russe Vladimir Poutine, qui avait massé plus de 150 000 soldats autour de l’Ukraine selon Washington, annonce une « opération militaire » pour défendre les « républiques » séparatistes de l’Est dont il avait reconnu l’indépendance trois jours auparavant.

De fortes explosions retentissent à Kyiv et dans plusieurs villes ukrainiennes.

Dans la matinée, les forces terrestres russes pénètrent sur le territoire ukrainien depuis la Russie et la Biélorussie. Elles occupent la centrale nucléaire de Tchernobyl.

L’offensive suscite un tollé international.

Poutine brandit « la force de dissuasion »

Le 26, l’armée russe reçoit l’ordre d’élargir son offensive sur l’Ukraine.

Le lendemain, Vladimir Poutine annonce mettre en alerte sa « force de dissuasion » qui peut comprendre une composante nucléaire. La Maison-Blanche dénonce une escalade « inacceptable ».

L’Union européenne annonce l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine, une première.

Trains de sanctions

En parallèle, les Occidentaux infligent à la Russie des sanctions économiques et financières de plus en plus sévères y compris à l’encontre de Vladimir Poutine et d’oligarques proches du Kremlin, entraînant l’effondrement du rouble.  

Les espaces aériens sont fermés, de grandes entreprises coupent leurs liens avec la Russie qui se voit exclue d’évènements sportifs et culturels. Des médias d’État russe sont interdits en Europe.

Premières négociations

Le 28 débutent des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine à la frontière ukraino-biélorusse.  

Vladimir Poutine exige la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe, la « dénazification » de l’Ukraine et que ce pays se dote d’un « statut neutre ». Moscou veut depuis plusieurs mois la garantie que Kyiv n’entrera jamais dans l’OTAN.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, salué pour son courage dans le monde entier, exhorte l’UE à intégrer « sans délai » son pays.

Villes sous le feu russe

Le 2 mars, des troupes aéroportées russes arrivent à Kharkiv (nord), deuxième ville du pays, proche de la frontière avec la Russie.

Au sud, Kherson, proche de la Crimée, subit d’intenses bombardements avant de tomber aux mains des Russes.

Au sud-est, l’artillerie russe pilonne Marioupol, port stratégique de la mer d’Azov bientôt assiégé, après avoir pris la veille le port de Berdiansk.

Les prix des hydrocarbures, du blé et de l’aluminium, dont la Russie est une grosse exportatrice, flambent. Les Bourses tanguent.

Le 3, l’Assemblée générale des Nations unies vote massivement une résolution exigeant la fin de l’offensive russe.

Évacuations de civils

Moscou punit sévèrement la diffusion « d’informations mensongères sur l’armée » et bloque l’accès à certains réseaux sociaux et médias indépendants.  

Le 8 débute l’évacuation via des « couloirs humanitaires » de civils des villes assiégées de Soumy (nord-est) et des environs de Kyiv. D’autres convois sont organisés les jours suivants dans des conditions difficiles depuis Mykolaïv (sud) et Marioupol.

Le président américain, Joe Biden, décrète un embargo sur le gaz et le pétrole russe.

De leur côté, les dirigeants des 27 excluent toute adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits.

Aide militaire US massive

Le 16, la Russie est officiellement exclue du Conseil de l’Europe.

Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de « criminel de guerre » peu après avoir confirmé une aide militaire supplémentaire à Kyiv de 800 millions de dollars.

« Rapprochement » sur le statut neutre

Le 18, Moscou évoque un « rapprochement » des positions sur la question d’un statut neutre de l’Ukraine et la démilitarisation du pays.  

L’Ukraine refuse, elle, un simple statut de neutralité et exige des « garanties de sécurité absolues ».  

« Crime de guerre majeur » à Marioupol

Le 19, Moscou, dont l’armée progresse peu sur le terrain notamment autour de Kyiv, affirme avoir utilisé, pour la première fois, un missile hypersonique « Kinjal » pour détruire un entrepôt souterrain d’armements.

Le 21, l’UE dénonce « un crime de guerre majeur » à Marioupol. Des dizaines de milliers d’habitants, manquant de tout, sont bloqués dans la ville dévastée, où une maternité, puis un théâtre où s’abritaient des femmes et des enfants ont été bombardés.  

Discuter d’un « compromis »

Le 22, le président ukrainien se dit prêt à discuter avec son homologue russe d’un « compromis » sur le Donbass et la Crimée. Le Kremlin juge que les pourparlers avec Kyiv ne sont pas assez « substantiels ».